Les Maliens auraient-ils la mémoire courte ? En janvier 2014, les autorités maliennes arrêtaient le juge islamique de Tombouctou à la botte des djihadistes d’AQMI pour le libérer quelques mois plus tard. Après une période assez longue pendant laquelle Kouka Houka Ag Alfousseyni s’est fait très discret, ce dernier revient de plus en plus fréquemment sur le devant de la scène.

De mai 2012 à janvier 2013, l’ancien imam de la mosquée Al Farouk s’était fait connaitre par une application de la Charia extrémiste au sein du tribunal islamique de Tombouctou. Il avait alors ordonné plusieurs lapidations, flagellations et même certaines amputations, n’hésitant pas à prononcer des doubles peines, une amende pour enrichir les GAT, et un châtiment corporel pour assouvir sa volonté d’asservissement.

Sa libération était marquée par la décapitation d’un jeune touareg dont la tête s’était retrouvée sur l’étal d’un marché de Zoueira.

Même si ses liens avec les chefs djihadistes, dont le tristement célèbre Iyad Ag Ghaly, ne sont plus à démontrer, l’avancée des forces de sécurité l’avait quelque peu contraint à la discrétion.

Cependant le voila qui refait son apparition.

Non content de revenir sur les lieux de sa funeste mise en scène, il se place désormais en protecteur des convois touaregs des Kel Ansar. Lors d’une réunion à Zoueira, il se faisait le représentant de mouvements politico-militaires qui se sont engagés à faire régner l’ordre dans cette région du Mali. Ce retour au premier plan n’est pas passé inaperçu puisque la presse internationale n’a pas manqué de relever ce retour en grâce, comme le montre l’article du journal français Le Figaro du 13 décembre.

En plus de ses fonctions de juge islamique, qu’il continuerait d’exercer discrètement à quelques kilomètres de Tombouctou, le directeur d’école d’Essakan n’hésite pas à cumuler les fonctions pour couvrir les activités de ses amis djihadistes et a même réussi à trouver refuge auprès du secrétaire général du CPA, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun.

Ayant jusque là bénéficié de circonstances qui lui ont toujours été favorable, le cadi ne devrait pas oublier le cas d’Aliou Mahamar Touré, ancien chef de la police islamique à Gao, condamné à dix ans de prison en aout dernier.

IsmaïlaDIARRA

@idiarra661