La dernière tuerie sauvage de la vingtaine de soldats maliens à Dioura interroge fortement sur l’opportunité de réintégrer des déserteurs dans les forces armées et de sécurité. Avant cette dernière attaque d’ailleurs, les rebelles ont toujours déserté l’armée pour aller combattre aux côtés des leurs. Pourquoi donc continuer à ne pas regarder la réalité en face ? Pourquoi ne peut-on envisager d’autres solutions moins risquées et possibles ?

La chanson est connue, mais le disque est rayé : c’est prévu dans l’Accord d’Alger. Sauf que l’Accord d’Alger n’est pas l’émanation de la volonté populaire ; il a été fait sans le peuple, par la seule volonté de pays hostiles comme l’Algérie ou la France, aidées en cela par un gouvernement frileux voire complice. On peut comprendre ces pays qui défendent leurs intérêts, mais rien, à part la trahison, ne pourrait expliquer l’aveuglement de nos autorités qui se cramponnent à un accord fait dans le seul but de détruire ce qui reste du pays, et partant du fait que les dirigeants ne songent qu’à sauver leur fauteuil et que rares sont les Maliens prêts à se sacrifier pour la nation. Or, comme on dit, la peur est le pire ennemi de l’homme.Il faut savoir dire non quand ce n’est pas dans l’intérêt de son peuple !

Crise du Nord
Nicolas Normand dénonce l’Etat français

Ce Français, ancien ambassadeur de son pays au Mali, était l’invité de Christophe Boibouvier de RFI suite à la publication de son dernier livre. Nicolas Normand est certainement l’un des rares Français à dénoncer la démarche de son pays dans la crise du Nord, qui a consisté notamment à mettre Rebelles et Etat malien sur le même pied d’égalité, en refusant l’entrée des militaires français à Kidal, en fermant les yeux sur le non désarmement des groupes armés comme prévu dans l’Accord d’Alger, etc. ce témoignage montre, si besoin était, que même des Français ont le courage de dénoncer le comportement de leurs autorités, pendant que les premières concernées, les nôtres, préfèrent emmener en bateau leur peuple, dans le seul but de plaire à Paris, et donc de sauver leur fauteuil, ou encore de se sortir des affaires « Tomi » et autres.

S.H

Le Point du Mali