Trois cérémonies sont organisées en hommage au caporal-chef Julien Barbé : hier mardi 11 avril, aux Invalides à Paris; ce mercredi, au 6e régiment du Génie, à Angers (Maine-et-Loire), en présence du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian; demain, à 10 h 30, à la cathédrale de Sées (Orne). Le soldat a trouvé la mort mercredi 5 avril, lors d’une embuscade, dans le sud du Mali. Jeune père de famille, l’Alençonnais de 27 ans était militaire depuis six ans au 6e régiment du Génie, à Angers.

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Quand la délégation de militaires s’est présentée le matin mercredi 5 avril à l’ouverture de leur magasin, Sandrine et Pascal Barbé ont compris. Compris que la « mauvaise nouvelle » qu’on venait leur annoncer était liée à leur fils, militaire au 6e régiment de Génie d’Angers. « Ils nous l’ont annoncé de façon très digne, en nous disant ce qu’il s’était passé », explique le couple, charcutier-traiteur dans la Grande Rue, dans le centre-ville d’Alençon (Orne), depuis 2004. « Il est mort en héros, en combattant pour son pays… »

Julien Barbé avait effectué sa scolarité à Nonant-le-Pin et Alençon, avec un BEP et un brevet professionnel de charcutier. « Il avait travaillé avec moi pendant cinq ans, avant de bifurquer vers l’armée », explique son père. « L’armée, c’était vraiment sa voie, son choix », ajoute sa maman. Conducteur de blindé au 6e Régiment du Génie à Angers, le jeune homme pouvait concilier sa passion des engins, des motos et des voitures. Il avait deux jeunes soeurs, Manon et Pauline.

« Il était heureux à Angers, il était également heureux de retourner en mission, sur le terrain. » Le caporal-chef Barbé était parti au Mali le 14 février dernier et devait revenir dans l’Orne, en juin. Pour y retrouver son épouse Jennifer et leurs deux petites filles. Le couple s’était marié civilement en avril 2016 à Condé-sur-Sarthe, où il demeure, et comptait se marier religieusement à l’été 2018.

Sandrine et Pascal Barbé disent pudiquement tout le bien qu’ils pensent de leur fils. « Il avait du caractère. Parfois il gardait tout pour lui, en intériorisant. Quitte à ce que ça sorte fort ensuite » Un silence. Ils ont fermé le magasin dès la funeste nouvelle et affiché sur la porte un portrait de leur fils en tenue de militaire. « Les gens nous laissent plein de messages de soutiens, on les remercie » Un nouveau silence. « On ne sait pas quand son corps sera rapatrié. On nous a juste dit qu’il y aura un hommage aux Invalides, à Paris ». Avant son inhumation dans l’Orne.

 

Source: ouest-france