Effectivement. Il est temps que l’on se demande si la région de Kidal fait encore partie du territoire malien. Certains vont s’empresser de répondre par l’affirmative, alors que le Premier ministre malien, chef du Gouvernement n’a pas pu s’y rendre. Simplement parce que des femmes et jeunes touaregs qui ont tété à la mamelle du Mali, mais aujourd’hui manipulés par des prétentieux, qui eux même le sont par d’autres prétentieux, ont rué sur la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kidal, le 28 novembre 2013.

Mais, mon Dieu, où étaient les éléments de la force Serval ? Enfin, c’est trop leur demandé, sûrement de faire quelque chose, parce qu’ils n’ont pas pu empêcher l’assassinat sauvage de deux de nos confrères de RFI. Où étaient les troupes de la MUNISMA ? Peut être trop préoccupées à faire autre chose. Enfin, tout sauf ce pour pourquoi, ils ont quitté leur pays pour venir au Mali. Et, que dire de l’armée malienne ? Probablement toujours confinée, en lieu et place des éléments du machin dénommé «  MNLA  », malgré les termes clairs de l’accord de Ouagadougou.

Ce qui est sûre et incontestable, Oumar Tatam Ly, Premier ministre malien, qui se trouvait déjà à Gao, a été contraint de surseoir à un déplacement sur Kidal, parce que des individus manipulés par le MNLA, selon plusieurs témoignages concordants, ont décidé de manifester sur la piste d’atterrissage.

En dehors de l’armée malienne, de la gendarmerie malienne et de la police malienne, qui a la responsabilité d’assurer l’ordre public à Kidal ? Est-ce la MINUSMA ou les soldats de l’opération Serval ? Ou, l’ordre public y est assuré en même temps par la MINUSMA et la force Serval. En tout cas, contrairement à toutes les déclarations officielles de soutien à l’intégrité territoriale du Mali, quelque chose se passe à Kidal et ne serait pas dans l’intérêt du Mali.

En violation du principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation, quel est cet Etat occidental qui soutien les rebelles du MNLA dans leur volonté de créer un nouvel Etat, sur une partie du territoire malien ? Mais, il faut se dire que cela ne sera pas une première. Nous avons l’exemple du Soudan. Pays souverain, jouissant d’un territoire bien déterminé, le Soudan a été scindé en deux, avec la bénédiction de la communauté internationale, notamment l’ONU. Si des intentions non révélées ne guident pas certaines actions des soutiens à notre pays, pourquoi imposer une négociation impossible au Mali, lorsque l’autre partie fait la sourde oreille.

Aujourd’hui, la France doit clairement déterminer sa démarche et sa stratégie pour amener l’Etat du Mali et les rebelles du MNLA sur une table de négociations. Aussi, avant qu’il ne soit trop tard, la communauté internationale, notamment la France doit laisser l’armée malienne prendre pied à Kidal, comme c’est le cas à Gao et à Tombouctou. Pour la simple raison que le MNLA ne verrait jamais ses prétentions à la baise tant qu’il se sent soutenu dans des chancelleries occidentales et africaines.

Serval et MUNISMA, jusqu’à preuve du contraire, sont au Mali pour épauler l’armée malienne dans le recouvrement de l’intégralité de son territoire. Le mandat est clair. Nulle part, il ne ressort la notion de force d’interposition. A moins que l’on veuille détourner la résolution de l’ONU de son objectif, comme ce fut le cas en Libye. Mais, que tous les Etats africains comprennent que ce qui se trame contre le Mali, ne mettrait aucun d’entre eux à l’abri de soubresauts sur fonds de revendications sécessionnistes. Si le principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation est mise en cause, s’en est fini pour l’Afrique. Chacun des pays, au lieu de se battre pour le développement, va devoir mobiliser ses maigres ressources pour tenter vainement de mater des rebellions alimentées à l’extérieur par des puissances internationales, ou tout simplement par des multinationales qui voudront faire main basse sur des ressources naturelles.

Assane Koné

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