C’est ce lundi 15 avril que les travaux de la 33e session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) vont débuter. Parmi les sujets qui seront au menu des échanges figurent notamment le retour des réfugiés et la reprise du processus DDR prévue demain mardi 16 avril dans les régions du Nord du Mali. D’autres points non moins importants tels que le refus de la CMA de signer les conclusions de la dernière réunion de haut niveau sur la défense et la sécurité sont au menu.

 

Pour cette session du CSA, les participants espèrent que les débats se concentreront sur le fond et non la forme. Ainsi, il est prévu d’aborder des questions relatives aux prochaines missions que les acteurs du processus de paix devront effectuer dans les jours à venir. A ce titre, il est prévu que le ministère de la réconciliation nationale organise une mission en compagnie de certains leaders des groupes armés signataires en direction de la Norvège. Les raisons de ce voyage sont les mêmes qui les avaient conduits en Chine puis à Bruxelles. Il s’agit pour eux de s’inspirer du modèle de ces pays en matière de mise en place des zones de développement économique comme le prévoit l’accord pour les régions du Nord du Mali. Des missions composées des mêmes participants seront aussi dépêchées dans les pays voisins qui abritent des camps de réfugiés maliens. L’objectif est de voir comment ces derniers à rentrer au bercail pour participer plus activement dans les différentes réformes en cours dans le pays.  Surtout qu’un accord tripartite pour faciliter et organiser leur retour existe déjà entre le gouvernement malien, celui des pays d’accueil et le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR).

Cette session du CSA devrait être aussi l’occasion d’aborder le cas de plus de 175 ex-combattants toujours bloqués à Tin Aouker dans la région de Gao à cause du refus de la CMA de leur permettre de suivre le processus DDR dans le MOC de Kidal. Les discussions seront aussi axées sur la reprise du processus DDR-intégration accéléré prévue ce mardi pour plus de 400 ex-combattants qui étaient jugés inaptes. L’occasion leur a ainsi été donnée de se racheter en soumettant à une contre-visite médicale. Au cours de cette session, il devrait aussi s’agir du refus de la CMA de signer les conclusions de la dernière réunion de Haut niveau sur les questions de défense et de sécurité qui a pris fin le 9 avril dernier. Une réunion, rappelons-le, destinée à valider le Projet de décret fixant les modalités d’attribution de grades, de fonctions de commandement et de reclassement des ex-combattants des mouvements signataires. Malgré sa participation aux travaux, la CMA avait refusé de valider le document au motif que le cas des ex-déserteurs morts avant le début de l’intégration n’était pas traité.

Par ailleurs, cette session du CSA devrait aussi trancher la guéguerre qui sévit actuellement au sein de la Plateforme au sein de laquelle les mouvements ne reconnaissent plus Me Harouna Toureh comme leur porte-parole l’accusant de défendre les thèses soulevées par les ex-rebelles.

D’aucuns espèrent aussi que la question des sanctions de l’ONU sera aussi évoquées. Jusqu’ici ces sanctions n’ont touchée que trois individus dont un responsable de mouvement signataire de l’accord en l’occurrence Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA, qui participe activement au processus de paix. Les deux autres cités comme auteurs de blocage du processus à savoir Ahmoudou Ag Asriw, du Gatia et Mahamadou Ag Rhissa sont des trafiquants portés disparus depuis fort bien longtemps. Pourtant, d’autres responsables du blocage de la mise en œuvre de l’accord sont présents à Bamako, mais n’ont jamais été sanctionnées. Ce qui pousse certains à parler d’une politique de deux poids et deux mesures. En tout état de cause, cette session du CSA promet d’être très animée.

Massiré DIOP

Source: l’Indépendant