Au cours de son point de presse hebdomadaire, la MINUSMA a donné ce jeudi 14 novembre des éclairages sur la construction polémique de l’aéroport de Kidal. Les explications détaillées de la mission onusienne au Mali:

Nous avons déjà évoqué le sujet à plusieurs reprises lors de ce point presse. Effectivement à Kidal, dans environ huit mois, une nouvelle piste d’atterrissage verra le jour. Des travaux en cours permettront de participer de façon significative, au désenclavement de la ville et de la région. La piste sera en latérite, conforme aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO).

La nouvelle piste de Kidal sera longue de 1800 mètres sur 40 de large. Elle sera construite par la MINUSMA et Barkhane qui, dans le cadre de leurs mandats respectifs, soutiennent le pays et participent à sa sécurité. Cette piste répond à des besoins opérationnels majeurs à Kidal.

Le projet est financé par la MINUSMA pour un montant de 3,5 millions de dollars, dont 2,7 millions proviennent du Fonds fiduciaire de la MINUSMA et le reste, du budget propre de la Mission. Les pays contribuant à ce projet sont l’Allemagne, le Canada et le Royaume uni.

Cette piste permettra à la MINUSMA de mieux répondre aux demandes de transport des autorités maliennes et des services de l’État à destination et en provenance de Kidal, un service fourni par la MINUSMA qui présente actuellement des limitations en raison de l’espace limité des hélicoptères, mais aussi d’apporter un appui aux autorités nationales ainsi qu’aux partenaires humanitaires et du développement.

Par exemple : le mouvement d’anciens combattants de la région de Kidal vers les centres de formation FAMa dans le Sud est actuellement soutenu par des trajets en hélicoptère, à un coût élevé et imprévu pour la MINUSMA.

Dans le même esprit, l’accessibilité de Kidal par avion permettra aux agences des Nations unies et autres partenaires clé participant à des projets humanitaires d’accéder plus facilement à la zone, en utilisant également la capacité disponible sur les vols réguliers prévus.

Il convient de noter que l’ancienne piste située à l’Est de Kidal, avait déjà été modernisée à deux reprises par la MINUSMA. Elle avait été saccagée en avril 2016, un mois après sa réparation et est aujourd’hui inutilisable. Pour ce troisième appui, les autorités, les groupes signataires et la société civile de Kidal ont été largement consultés et ont apporté leur soutien au projet avant le lancement des travaux.

Les travaux sont exécutés en étroite collaboration avec le Gouvernement malien, l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC), les autorités locales, les groupes signataires et la société civile de Kidal. Par ailleurs, nous rappelons l’essentiel appui de la MINUSMA pour l’aéroport de Gao, qui avait été inauguré le 2 septembre 2018 et qui contribue aujourd’hui au désenclavement des régions du Nord du Mali et au relèvement économique du pays.

Cette réalisation ambitieuse menée grâce à un important appui financier de l’Allemagne est également un outil majeur qui bénéficiera pour le long terme à l’ensemble des populations maliennes.

D’autre part, la MINUSMA a aussi contribué au Mali à :

· L’ajout d’installations d’atterrissage pour les hélicoptères à Tombouctou ainsi qu’à l’entretien de l’aérodrome environnant, notamment en coupant les arbres et l’herbe, pour que les opérations aériennes s’effectuent en toute sécurité.

· L’élargissement de l’aire de trafic civil à Mopti ainsi qu’à la construction d’un hangar de maintenance et à l’installation d’équipements à rayons X tout en maintenant la piste environnante exempte de végétation.

· La maintenance de la piste non pavée à Tessalit. Ces réhabilitations dans le pays, jointe à la coopération quotidienne entre la MINUSMA et les autorités Maliennes à l’aéroport de Bamako-Sénou, sont des appuis cruciaux et représentent un investissement conséquent pour le renforcement des capacités opérationnelles de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile du Mali (ANAC).

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