Nasser*, la cinquantaine, est l’heureux propriétaire d’une palmeraie située dans le village de Tanaïnaïte, à 40 km de Kidal, dans l’extrême Nord du Mali. En 2022, il a, pour la première fois, récolté plus d’une tonne des meilleures dattes de la région. C’est un exploit dans ce terroir aride qui reçoit habituellement moins de 200 mm de pluies par an, là où 800 à 1 000 mm sont nécessaires pour une agriculture viable.

 

Cette prouesse est, en partie, due au château d’eau installé en 2018 dans son village. Celui-ci lui a permis d’irriguer sa plantation et d’entretenir 50 dattiers sur les 120 qu’il possédait.

Financé par la MINUSMA, ce projet a aussi permis à près de 1 000 personnes de Tanaïnaïte et ses environs d’avoir accès à l’eau potable pour leurs familles et leur bétail tout au long de l’année, y compris pendant les périodes où les oueds sont à sec. Tanaïnaïte est d’ailleurs très fréquenté par de nombreux pasteurs nomades des localités avoisinantes à la recherche de pâturage pour le bétail.

 

Avant l’installation du château d’eau, Nasser ne dépensait pas moins de 55 000 Francs CFA (environ 85 dollars américains) pour acheter les 3 000 litres d’eau par jour nécessaires à l’entretien des arbres fruitiers, grands consommateurs de ce précieux liquide. Avec les économies faites et les bénéfices de la vente de ses dattes de qualité supérieure, Nasser perçoit aujourd’hui de manière tangible les « dividendes de la paix ». Il est désormais en mesure de prendre soin de la santé, de l’éducation et du bien-être de sa famille. Même si le village de Tanaïnaïte ne se trouve qu’à 40 km de Kidal, la principale ville de la région, il est difficile d’accès et manque de services sociaux de base. Comme l’eau est disponible en bonne quantité, Nasser fait aussi du maraîchage entre les rangées de palmiers-dattiers.

En construisant cet ouvrage, la MINUSMA visait principalement à faciliter l’accès à l’eau potable. Jusqu’alors, les communautés locales n’avaient accès qu’à des ressources en eau souterraines tirées à la main, ce qui rendait l’accès à cette denrée et sa distribution pénibles. Il fallait, en outre, mobiliser des moyens financiers importants qui dépassaient largement les capacités des communautés locales.

Le château d’eau a résisté au temps grâce à une gestion communautaire méticuleuse, impliquant notamment les femmes et les jeunes auxquels le projet s’adressait principalement. Un peu moins de 15 millions de Francs CFA (environ 23 000 dollars américains) ont été investis pour la construction de cette infrastructure qui, aujourd’hui, rapporte gros, non seulement aux communautés de Tanaïnaïte, mais aussi à celles des localités environnantes.

Source : Minusma