Dans un entretien qu’il nous accordé après notre parution de jeudi dernier, le président du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA), déplore certes le départ du Chef d’Etat-major, Colonel Abass et certains hommes qui ont rejoint le MNLA, mais demeure serein quant à l’avenir de leur mouvement. En un mot, pour le président du CJA, il n y a pas de feu dans la maison.

« Il n y a pas de feu dans la maison », a dit Azarock Ag Inaborchad

Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui au sein de votre mouvement ?

Notre mouvement est amputé par le départ de notre Chef d’Etat-Major, CL Abass qui a été suivi par d’autres. Nous ne nous réjouissons pas de ces départs. Seulement, il faut savoir que les hommes passent, les structures restent. Néanmoins, en général, le CJA se porte bien. Cette situation que nous déplorons, n’entame pas aucun cas, notre détermination à défendre nos populations et leurs biens.

Qu’est ce qui a motivé ces départs ?

En réalité, le Cl Abass n’était pas content du niveau d’engagement au sein du CJA. Je ne sais pas les vraies motivations, ce que nous savons, c’est que des rumeurs faisaient état que tout combattant de mouvement non signataire de l’accord, n’allait pas participer au DDR, encore moins être intégré.

Le départ du Cl Abass n’a-t-il pas joué sur le moral de la troupe ?

Ce départ a plutôt requinqué le moral des combattants qui ont été renforcés dans leur engagement parce que c’est une affaire de choix qui n’est autre que la création du CJA afin de répondre à des situations répondant aux besoins des populations dans la zone Ouest de Tombouctou et de Taoudénit puisque la tribu Kalansar jouit d’une grande réputation dans l’histoire. Les gens pensent que le CJA est majoritairement dominé par les Kalansar, ce qui n’est pas le cas. En tout cas, le CJA est ouvert à toutes les communautés des deux régions avec un ancrage républicain, c’est-à-dire que nous en sommes pas en conflit avec l’Etat mais sommes là pour défendre nos populations tant que nous nous sentons exclus, brimés face au développement et  à bien d‘autres choses.

Au CJA, nous avons le problème de prise en charge des hommes comme tout autre mouvement. Nous nous battons pour que nos communautés puissent se développer dignement, dans la paix et la quiétude. Ce qui n’est pas trop partagé. Ceci est notre raison d’être au CJA.

Comment voyez-vous l’application de l’accord d’Alger ?

Le préambule de l’accord d’Alger précise que sa mise en œuvre dépend de la bonne foi de tous les acteurs. Pour nous au CJA, il n y a rien d’impossible pourvu que les gens se fassent confiance et laissent les petits calculs personnels et politiques. Dans cette affaire, les gens n’ont pas les mêmes objectifs.

En tout cas, le CJA ne retrouvera pas au MNLA car, nous nous retrouvons dans une décentralisation trop poussée. L’idée d’indépendance n’est pas notre tasse de café. Vous venez de voir que Taoudéni a hissé le drapeau malien sur tous les toits. Au CJA nous nous battons pour un mali uni et divers. Vous savez, depuis que je suis revenu à Bamako en 1990, je ne suis pas mêlé dans aucune rébellion parce que je n’ai pas de contentieux avec personne. Le CJA a été créé pour que tous ses cadres se retrouvent pour aider nos communautés.

Comment voyez-vous la tenue de la présidentielle de cette année ?

Je suis optimiste quant à la tenue de cette élection. Je soutiens IBK, s’il sera candidat puisque ce sont le Président de la République et les députés qui garantissent la légalité et la légitimité de la République. Il faut cela soit clair et pris en compte. Donc, nous ne pouvons que souhaiter la tenue de cette élection. Nous ne souhaitons pas que l’élection ait lieu.

Comment voyez-vous l’avenir du Mali ?

Certes notre Mali a des difficultés, mais il saura rebondir. Je suis optimiste puisqu’avec un peu de bonne gouvernance, de sécurité, la paix reviendra. Il n y a pas de raison que le mali ne prenne pas son envol avec l’appui des partenaires. Il faut y croire et se battre main dans la main.

Avez-vous un appel ?

Il faut éviter que le CJA est en train de couler, cela n »est pas le cas car au moment où je vous parle, il y a des vagues d’adhésion à notre mouvement. C’est pour cela que nous sommes en train de réunifier  nos forces qui étaient dispersées et que l’état régule  la relation entre hommes et les institutions. Nous travaillons présentement à la reconstruction de nos forces armées. C’est ce qui explique le rapprochement avec l’autre CJA dont le processus est bien avancé présentement. Ce qui aura un impact sur la cohésion sociale et qui rendra notre mouvement puissant. D’ailleurs un nouveau Chef d’état-major a été nommé en la personne Taghlif Ag Mohamed. Tous ceux qui n’ont pas été loyaux, seront écartés et nous n’allons pas pleurés après le départ de certains puisqu’à l’impossible, nul n’est tenu. Aussi, nous avons nommé un représentant à la Commission d’intégration.

B DICKO

 

Source: Mali Demain