L'armée malienne dans la ville de Kidal dans le nord du Mali. (photo archives)

L’armée malienne dans la ville de Kidal dans le nord du Mali. (photo archives)

L’armée malienne, avec les bérets rouges en tête, est sur le point de rentrer à Kidal. Toutes les conditions sont réunies pour que cette intervention se déroule dans les prochains jours. L’élection présidentielle du 7 juillet est conditionnée à cette intervention. Sans la région de Kidal, il n’y aura pas d’élection en juillet. Voilà un argumentaire devant lequel la France ne peut que se plier pour ne pas donner l’impression qu’elle pactise avec le MNLA et le MIA pour la division du Mali.

 

Ber sous le contrôle du MAA

Le Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA) contrôle depuis dimanche 21 avril la localité de Ber, près de Tombouctou. Ils ont chassé les touaregs armés du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) qui se sont réfugiés à Kidal.

 

La ville de Ber, une localité malienne située près de Tombouctou, est tombée dimanche 21 avril dans les mains du Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA).  » Le MAA contrôle actuellement la ville de Ber après avoir chassé un groupe armé local, non identifié pour le moment « , a déclaré une source militaire à Tombouctou.

 

Le groupe armé du MAA a d’ores et déjà revendiqué la prise de Ber.  » Nous avons pris la ville de Ber. Nous avons chassé une bande armée et nous contrôlons la ville depuis dimanche. Nous voulons travailler avec les Français et les Africains pour lutter contre le terrorisme, et les trafiquants de drogue « , a déclaré de son côté à l’AFP, Mohamed El Maouloud Ramadane, porte parole du mouvement.

 

Les 200 touaregs du mouvement islamique de l’Azawad (MIA), qui se trouvaient à Ber, ont ainsi pris la fuite pour se réfugier à Kidal, sous le contrôle du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

 

1800 soldats mauritaniens au Mali ?

La Mauritanie est prête à envoyer 1.800 hommes au Mali dans le cadre de la future opération de maintien de la paix de l’ONU, sur laquelle une résolution du Conseil de sécurité devrait être votée avant la fin du mois, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

 

« Le président mauritanien m’a assuré lundi soir qu’il était disposé, selon des conditions à préciser, à envoyer 1.800 hommes dans les futurs contingents » de l’ONU au Mali, a dit M. Fabius devant la commission des affaires étrangères du Parlement européen. Il avait effectué, le lundi 15 avril, une visite à Nouakchott, où il avait rencontré le président Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

La France a proposé à ses partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution autorisant le déploiement au Mali d’une Mission de maintien de la paix au 1er juillet, la MINUSMA prendra alors la relève de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali, une force militaire purement africaine). Reste à savoir si le Mali acceptera de donner sa caution à cette intervention mauritanienne sur son sol dans le cadre des forces onusiennes.

 

Un Général tchadien à la tête de la future MINUSMA?

Le président tchadien l’a clairement fait savoir: il veut qu’un général tchadien dirige les futures forces onusiennes déployées au Mali (MINUSMA). Sans ça, pas de Tchadiens! Les exigences du président Déby ne se limitent pas au commandement de la mission onusienne: il entend aussi garder le contrôle sur la zone nord-est du Mali et y déployer son contingent. Sa menace d’un retrait graduel s’inscrirait donc dans ce bras de fer pour le leadership de la future mission onusienne composée de quelque 11 000 hommes, principalement africains.

La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) comprendra 11 200 soldats et 1 440 policiers. Elle prendra le relais de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), force panafricaine dirigée par un général nigérian, « pour une période initiale de douze mois ».

 

En tous les cas, les soldats tchadiens passent pour être parmi les meilleurs combattants du continent africain. Ils ont une longue expérience du combat, forgée par plus de vingt ans de guerre dans les sables du Sahel, et une expertise qui les place aujourd’hui à la pointe du dispositif dans cette guerre si particulière qui se déroule dans le nord du Mali.

 

Le Tchad n’a pas d’aviation, mais, une infanterie aguerrie qui va au contact, au prix parfois de lourdes pertes : 47 morts depuis le début de l’offensive des forces françaises et africaines contre les milices islamistes. Ils sont 2 400 militaires tchadiens à traquer un ennemi furtif, des jihadistes qui privilégient les attentats-suicides.

 

Les chefs terroristes d’Ansar Dine sont-ils en Algérie?

Certains canards de la presse nationale ont fait état d’informations selon lesquelles des chefs du mouvement Ansar Dine auraient ou ont l’intention de trouver refuge en Algérie.

 

L’information a aussitôt été dementie par  le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une déclaration à l’agence APS. Vendredi, le quotidien algérien El Watan Weekend avait annoncé que trois chefs d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) avaient trouvé refuge il y a plus de dix jours dans la région de Tamanrasset, dans l’extrême sud du pays. Il s’agit de « l’émir Wathik, de son vrai nom Abderrahman Gouli, de l’émir Abou Abida, alias Mourabiti Ben Moula (…), et d’Athman Ag Houdi, un cousin de Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine », indiquait le journal.

 

Les trois hommes sont arrivés en Algérie à l’issue de « plusieurs semaines de négociations entre les services de sécurité algériens et la direction d’Ansar Dine », ajoutait El Watan, citant une source sécuritaire. Ansar Dine fait partie des groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont occupé en 2012 le nord du Mali où ils ont commis de nombreuses exactions, avant d’en être en partie chassés par une intervention armée franco-africaine lancée en début d’année.

 

Le journal affirmait également que l’Algérie serait prête à accorder l’asile politique au chef d’Ansar Dine s’il acceptait de se rendre. Mercredi, un porte-parole d’Ansar Dine, Senda Ould Bouamama, avait annoncé à l’agence mauritanienne en ligne Nouakchott informations (ANI) qu’il se trouvait près de la frontière entre le Mali et l’Algérie et allait se rendre à l’armée algérienne. Aucune information n’a depuis été donnée sur son sort. L’Algérie, qui partage près de 1.400 km de frontières avec le Mali, a toujours montré sa disponibilité  en faveur d’une solution politique pour régler le conflit dans ce pays. Cependant, son service secret n’a cessé de fermer les yeux sur les couloirs d’approvisionnement des rebelles du MNLA et d’Ansar Dine.

 

Poursuite de l’opération Serval au Mali

La caution des deux chambres du parlement français

Les dépités et sénateurs étaient appelés, ce lundi 22 avril, à se prononcer sur l’opportunité de prolonger l’opération militaire française au Mali. C’est le gofernement qui avait, en fait, solliciter le feu vert du Parlement pour la poursuite de l’opération Serval. Le débat et le vote ont eu lieu lundi soir à l’Assemblée nationale puis au Sénat. C’est la Constitution française qui l’impose. Depuis, une réforme de la Constitution il y a cinq ans, l’article 35 impose au gofernement français de demander l’autorisation des parlementaires s’il veut prolonger une opération militaire au-delà de quatre mois.

 

Ainsi en 2008, le Parlement avait autorisé la poursuite de l’intervention militaire française en Afghanistan. Même chose en 2009 pour le Tchad, la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire, le Liban et le Kosovo, ou encore en 2011 pour la Libye. Si cette disposition a été introduite, c’est non seulement pour que l’exécutif ne soit pas seul à décider en la matière, mais aussi parce que ces opérations militaires extérieures coûtent cher.

 

Le Mali ne fait pas exception. Même si l’idée est de ramener les effectifs déployés à un millier de soldats d’ici la fin de l’année, même si les coûts devraient à l’avenir être pris en charge par les Nations unies, la facture Serval reste très salée : 100 millions d’euros rien que pour les six premières semaines. Le Parlement a donc un droit de regard. Ceci dit, le consensus national sur le bien-fondé de cette intervention au Mali ne s’est pas lézardé jusqu’ici. Pour les mois qui viennent, l’opposition veut savoir si la relève des casques bleus sera réellement assurée. En attendant, le vote ce lundi n’a été qu’une formalité.

 

Les deux artisans de la poursuite de l’opération Serval

Deux hommes politiques, les sénateurs Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher, coprésidents du groupe Sahel et membres de la commission des Affaires étrangères et de la Défense ont été mandatés par François Hollande pour réaliser à Bamako un rapport sur la situation politique et sécuritaire. En 130 pages, les deux hommes donnent des clefs sur l’état actuel du pays et la nécessité, d’après leurs conclusions, de poursuivre cette mission Serval. Notamment pour permettre à l’élection présidentielle prévue en juillet de se tenir.

 

Région de Gao

Sept terroristes se sont rendus à l’armée 

Sept terroristes se sont rendus vendredi à un détachement de l’armée aux environs de Gao, a déclaré samedi un officier de sécurité à Gao.  « Ils sont tous des ressortissants du sud du Mali, qui ont rejoint les mouvements terroristes par manque de débouché professionnel. C’était l’occasion pour eux d’avoir de l’argent », souligne-t-il, avant de préciser que « c’est par peur de représailles des populations qu’ils se sont rendus. Car ils faisaient partie de la milice du Mujao, qui commettait des exactions sur celles-ci. Ils ont donc déserté du rang des terroristes qui sèment la terreur au niveau de Djebok, une localité située à une centaine de kilomètres de Gao. Les intéressés ont été mis à la disposition de la justice ». Après l’invasion de Gao, le Mujao avait recruté des jeunes qui servaient de milice sous le commandement du commissaire islamique Aliou Touré. Ce dernier d’ailleurs est en cavale. Et selon les informations il serait dans les environs de Bamba, près de Bourem. Selon une source, l’un des sept terroristes a expliqué qu’il servait jusqu’à Aguelhok. C’est après les propos de Algabass Ag Intallah, leader du  »Mouvement Islamique de l’Azawad », (MIA) lorsqu’il s’est rendu dans cette localité, le jeudi 18 avril que lui a compris la complexité de son sort. Algabass Ag Intallah serait venu dire que tous ceux qui ne sont pas azawadiens doivent monter vers le sud du Mali. Il a ensuite fait monter le drapeau du MNLA devant le cercle. Ce drapeau avait été descendu par un militaire malien qui a hissé celui du Mali, lors de la visite du général français à ses troupes à Tessalit en début mars.