Plus de 40 civils de la communauté Idaksahak ont été tués, mardi 11 et mercredi 12 décembre, au cours d’une série d’attaques menées par des groupes d’individus armés, ces deux derniers jours, dans le nord du Mali

Plusieurs campements Idaksahak ont été attaqués, mardi 11 et mercredi 12 décembre, dans la région de Ménaka (est du Mali). « Entre la nuit du 11 et la matinée du 12, des bandits armés sur plus de vingt motos ont fait irruption dans plusieurs localités au sud de la région de Ménaka et ont exécuté des civils de la communauté Idaksahak », a affirmé dans un communiqué le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA). Ce mouvement militaire et politique touareg a fait état de « 47 morts ».

Historiquement, ces pasteurs sont des Berbères installés dans le cercle de Ménaka et qui ont travaillé comme bergers au profit des Touaregs. Aujourd’hui, ils sont intégrés à la société touarègue et constituent une tribu au sein de la confédération touarègue.

Qui sont les assaillants ?

Les assaillants sont repartis vers la frontière nigérienne après avoir allumé un feu de brousse. Leur identité n’a pas été établie. S’agit-il de membres d’un des groupes armés terroristes qui sèment la terreur entre le sud-est du Mali et le Niger ? L’État islamiqueau grand Sahara (EIGS) est en effet actif dans ce secteur.

S’agit-il, autre scénario plus probable, d’un raid lancé par des membres d’une communauté rivale ?

Des affrontements opposent régulièrement des bergers touaregs et peuls, le plus souvent pour des questions foncières ou d’approvisionnement en eau.

Ils ont fait des centaines de morts ou de déplacés parmi les civils depuis le début de l’année. Ainsi, le 4 décembre, quinze civils de la communauté peule ont été tués dans l’attaque de leur village du centre du Mali par des membres d’une ethnie rivale, probablement bambara.

Depuis l’apparition il y a trois ans dans le centre du pays du groupe djihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa (probablement tué par la France il y a deux semaines), lié à Al-Qaida, les violences se sont multipliées entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.

Les Peuls sont soupçonnés par les Bambaras et les Dogons d’être complices des djihadistes, tandis que les Peuls reprochent à l’armée malienne et aux forces internationales de laisser faire, voire d’encourager, les actions des groupes de chasseurs.

 

Source: ouest-france.fr