Le MNLA, groupe touareg qui fait partie de la CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad signataire de l’accord de paix d’Alger de 2015, n’a pas vraiment apprécié les propos tenus hier sur notre antenne par un ancien ambassadeur de France. Interrogé sur le rôle joué par la France au Mali, où il a été ambassadeur, Nicolas Normand pointait une «erreur» de la France, en parlant du soutien apporté par Paris aux ex-rebelles du MNLA. Le porte-parole du MNLA réagit.

Evoquant les groupes armés, Nicolas Normand soulignait hier sur notre antenne que pour les autorités françaises, « certains étaient perçus comme politiques et d’autres étaient perçus comme terroristes. Et l’armée française est allée rechercher ce groupe – c’était le MNLA à l’époque –, ces séparatistes touaregs, d’une tribu particulière qui était minoritaire au sein même des Touaregs, les Ifoghas.»  un entretien à relire ou à réécouter « Ce groupe, on est allé le chercher et on lui a donné la ville de Kidal.

Et ensuite, ultérieurement, il y a eu les accords d’Alger, qui mettent sur une sorte de piédestal ces séparatistes, à égalité en quelque sorte avec l’Etat. Cela, c’est une erreur importante», ajoutait Nicolas Normand. La communauté des Ifoghas est, depuis, restée crispée sur ses privilèges. Une analyse que ne partage pas Mossa ag Attaher, porte-parole du MNLA, et membre de la délégation de la CMA au Comité de suivi de l’accord d’Alger. « L’analyse qui présente le problème du nord en général et de la situation à Kidal comme étant liés à la volonté des Ifoghas à imposer leur diktat à une autre communauté touarègue, je pense que cette analyse est tout simplement tronquée.

» Dynamique de réconciliation en cours Et qui plus est, une analyse qui tombe à un « très mauvais moment » pointe encore Mossa ag Attaher. « Au moment où nous sommes, toutes les communautés de l’Azawad, ou du nord du Mali – selon l’appellation -, dans une dynamique de réconciliation, de dialogue, et on prévoit très bientôt une rencontre qui va réunir toutes ces communautés dans la région de Gao, pour justement mettre derrière nous les conflits fratricides, les guerres intestines. Donc cette analyse est complètement à contre-courant.

C’est la réalité du moment et elle est en inadéquation totale avec les réalités du moment et les analyses les analyses mêmes du moment ».

RFI