Les Maliens du centre et du nord peuvent à nouveau circuler en journée à moto. Une interdiction était en place depuis début 2018.

Le chef d’état-major général des armées a suspendu l’interdiction datant de février 2018 de circuler en deux roues et en pick-up –  transports favoris des terroristes – dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou.

Cette décision prise début août, est globalement bien accueillie par les Maliens.

Notre correspondant Paul Lorgerie s’est rendu pour la DW à Ségou, à 250 kilomètres au nord de Bamako, où les moteurs des motos peuvent à nouveau retentir.

Si l’interdiction ne concernait pas les habitants du centre-ville, les agriculteurs et commerçants situés en périphérie ont souffert de cette mesure pour rejoindre le marché qui a lieu chaque lundi.

Depuis deux mois, les personnes interrogées constatent un retour de la sécurité dans la zone. Adama Koumaré, agriculteur de l’autre côté du fleuve Niger qui longe la ville de Ségou, le confirme :

“Depuis que le gouvernement est revenu dans la zone, la situation s’est stabilisée. Nous pouvons à nouveau nous déplacer en deux roues. D’ailleurs, je suis aujourd’hui venu au marché  en moto puis en pirogue, même chose pour retourner chez moi.”

Saison des récoltes

Aboudou Coulibaly, manutentionnaire qui décharge les camions de provisions, partage cet avis. Allongé sur sa natte en bord de route, il  est ravi de la décision du gouvernement :

“C’est une bonne décision. Désormais, nous pouvons nous déplacer librement à moto. Car certaines routes et pistes sont en trop mauvais état pour y amener les charrettes et les motos sont le seul moyen pour amener les engrais au champ.”

Cette interdiction a été levée après la visite du Premier ministre Boubou Cissé dans les régions de Mopti et Ségou où il a écouté les doléances des personnes sur place.

Mais si elle coïncide avec la saison de la récolte, certaines personnes ne sont pas convaincues par cette suspension. C’est le cas de ce mécanicien du centre de Ségou qui a souhaité garder l’anonymat :

“La sécurité n’est pas à la hauteur. Les gens ne viennent pas car il n’y a pas de sécurité à 100%. Si la sécurité était là, alors les personnes pourraient circuler sans problème. L’Etat malien doit s’engager pour la sécurité des biens, des personnes et de la population.”

La liberté de circulation n’est toutefois pas revenue totalement dans la région. Le communiqué du chef d’état-major général des armées stipule en effet que l’interdiction est maintenue entre 18h et 6h du matin et que toutes motos ou pick-up non identifiés “seront traités comme des cibles militaires”.

Source: dw