Un convoi de la force Barkhane a été attaqué jeudi dans l’est du Mali. Trois soldats français ont été blessés dans l’attentat, dont un grièvement.

L’organisation djihadiste d’Adnan Abou Walid al-Sahraoui, qui a prêté allégeance à l’État islamique (EI), a revendiqué vendredi 12 janvier une série d’attaques dans le Sahel, notamment contre des militaires français et américains, dans un communiqué relayé par l’agence privée mauritanienne ANI (Agence Nouakchott Information). Le groupe proclame ainsi sa « responsabilité dans l’attaque contre un commando américain en octobre au Niger, dans la région de Tongo Tongo », ainsi que dans celle qui a frappé jeudi 11 janvier la force française Barkhane au Mali, selon le communiqué cité par l’ANI.

L’état-major des armées à Paris a déclaré vendredi qu’un convoi blindé français avait été attaqué par un kamikaze la veille dans l’est du pays. Au total, trois soldats français de la force Barkhane ont été blessés, dont un grièvement, a précisé l’état-major. Le convoi circulait entre Ménaka et Indelimane lorsque l’attaque a eu lieu. Un attentat survenu le 11 janvier donc, date anniversaire du déclenchement de l’opération Serval, le 11 janvier 2013. « Un véhicule s’est approché du convoi et s’est fait exploser à proximité d’un VAB (véhicule de l’avant blindé) », a précisé à l’AFP le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l’état-major.

Le blessé grave a été évacué vers la France et admis dans un hôpital militaire de la région parisienne, les deux autres ont été soignés sur place, a-t-il précisé. La précédente attaque de ce type contre l’armée française remonte au 17 janvier 2017, à Gao (centre du Mali), a ajouté l’officier. Selon un décompte de l’AFP, 18 militaires ont été tués au Mali depuis l’opération Serval en 2013, à laquelle a succédé Barkhane, étendue à cinq pays du Sahel, en août 2014.

La date de cette attaque coïncide avec le cinquième anniversaire du lancement de l’opération française Serval pour chasser les groupes djihadistes liés à Al-Qaïda qui contrôlaient alors le nord du Mali, relayée depuis août 2014 par Barkhane, au rayon d’action couvrant cinq pays de l’ensemble sahélo-saharien. Le groupe, actif dans la « zone des trois frontières », aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, revendique également sans précisions des opérations menées en 2017 dans ces trois pays, selon l’ANI, connue pour recevoir et diffuser régulièrement des communiqués de djihadistes du Sahel.

Adnan Abou Walid al-Sahraoui avait fait allégeance à l’EI en mai 2015, mais ce n’est qu’en octobre 2016 que le groupe dirigé par l’Irakien Abou Baqr al-Baghdadi en avait officiellement pris acte, via son agence de propagande Amaq. Bien que, depuis 2013, les groupes djihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.