Après une hausse des tensions mi-décembre entre la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger, due à la mort d’un officier du MSA (Mouvement pour le Salut de l’Azawad) dans un accrochage à Andéramboukane, les deux coalitions sont parvenues dimanche 12 janvier à Ménaka à la signature d’un document contenant des « arrangements sécuritaires » pour la région. Mais, si cet accord est salué des deux côtés, sa mise en œuvre sera à suivre de près.

 

« Faire la lumière sur le regrettable incident d’Inchinanane, survenu le 21 décembre 2019, et recourir aux mécanismes coutumiers de gestion des conflits », mettre en place des « patrouilles mixtes dans le cadre de la lutte contre le banditisme et la criminalité » et organiser des « campagnes de sensibilisation en vue du renforcement de la cohésion sociale et du vivre ensemble à travers toute la région » sont quelques-unes des résolutions que les deux parties se sont engagées à appliquer.

« Vu la situation à Ménaka, cet accord permettra de faire baisser les tensions et d’éviter l’affrontement entre les parties. Quels que soient les problèmes ou les dissensions qui ont été évoqués entre elles, mieux vaut finir par un accord, aussi mauvais soit-il, qu’une guerre entre les parties », se réjouit Daouda Maïga, Gouverneur de la Région de Ménaka.

« Le fait que ces deux coalitions soient arrivées à une entente va conduire à une cessation des hostilités et donc à un retour au calme », souligne-t-il.

Accord et après ?

Si une chose est de parvenir à un accord, mettre en œuvre les résolutions qui en sont issues en est une autre. Mais les acteurs des deux groupes armés semblent prêts à les traduire en actes.

En ce qui concerne les patrouilles mixtes, Ag Hamadouna, chargé de la Communication du GATIA, membre de la Plateforme, affirme que les choses seront bien coordonnées pour y parvenir.

« Nous avons un état-major à Ménaka, la CMA également. Nous allons donc organiser une autre rencontre après, avec les autorités et les Famas, pour concrétiser ces patrouilles » indique-t-il.

« Aujourd’hui, la situation est décantée. Il y a moins d’ardeur à aller à la violence. Nous allons continuer les discussions pour la mise en œuvre effective des résolutions et nous avons grand espoir d’y parvenir », relève également  Attaye Ag Mohamed, chargé des Questions de droits de l’Homme à la CMA.

Germain KENOUVI

Journal du mali