Ce n’est un secret pour personne, la situation sécuritaire dans la région de Ménaka a connu une forte détérioration ces derniers temps. En témoignent les nombreuses attaques meurtrières qui ont eu lieu dans la région dont la dernière en date remonte au vendredi 24 novembre dernier, lorsque 3 casques bleus et un soldat malien ont été tués, dans la zone d’Indeliman. L’attaque revendiquée par le JNIM a également causé la blessure de 17 soldats dont 15 casques bleus et 2 militaires maliens. Ajouter à cette situation, l’annonce de plusieurs ONG d’alléger, voire même suspendre leurs actions humanitaires à cause des agressions nocturnes dont elles ont fait l’objet.

groupe rebelle bandit touareg azawad mnla cma gatia plateforme armee patrouille mixte

Désormais, il semble que cette page ne sera plus qu’un lointain souvenir. Pour cause, les patrouilles nocturnes composées du MSA de Moussa Ag Acharatoumane, du GATIA du Général Elhadji Ag Gamou et des militaires maliens ont repris, ce mercredi 29 novembre. Cette reprise s’est déroulée sous la supervision du gouverneur de la région de Ménaka, Daouda Maïga. Ainsi, un couvre-feu a été instauré de 23 heures à 5 heures du matin. Dans cet intervalle de temps, tous les engins roulants sont interdits de circulation sauf pour les cas d’extrême urgence comme les ambulances. Aussi, il n’est pas permis à ces véhicules d’entrer à Ménaka sans qu’ils ne soient formellement identifiés. A noter également qu’à compter de ce jour, les différentes forces participant à ces patrouilles vont prendre position dans les différents axes menant à la ville de Ménaka et ses environs.

Rappelons que par le passé, l’insécurité à Ménaka avait quelque peu baissé d’intensité en raison de la même initiative lancée par les différentes forces sous la houlette du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) de Moussa Ag Acharatoumane. C’est à la faveur du retrait du GATIA de la région de Ménaka dû à l’avancée des éléments de la CMA suite aux affrontements les ayant opposés en juillet dernier que ces patrouilles ont cessé et l’insécurité a repris ses droits. La situation s’est aggravée avec l’arrivée des troupes de l’ex-rébellion dans la région qui ne semblaient pas trop se préoccuper de la sécurité. Le MSA malgré sa forte volonté mais avec des moyens limités tentaient tant bien que mal de rétablir l’ordre.

Avec cette reprise des patrouilles, beaucoup espèrent que la sécurité sera rétablie dans la région de Ménaka. Notons que cette situation est le fruit d’une série de concertations menée sur le terrain depuis plusieurs jours par Moussa Ag Acharatoumane et le Général Elhadji Ag Gamou pour faire adhérer la population à ces initiatives.

Il faut aussi signaler que le retour du GATIA à Ménaka à la faveur d’un accord signé avec la CMA, a été triomphalement célébré par la population puisqu’il redonne l’espoir pour une plus grande sécurisation de la région.

L’annonce de la reprise de ces patrouilles a été accueillie avec soulagement par la population qui était jusque-là obligée de limiter les déplacements à cause de l’insécurité. A noter qu’auparavant ces patrouilles permettaient de soulager les Etats malien et nigérien dans leurs efforts de sécurisation des deux pays notamment la zone dite du Liptako Gourma, située à cheval entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Celle-ci fait régulièrement l’objet d’attaques de la part de différents groupes armés jihadistes qui y opèrent.

Rappelons que cet accord de sécurisation de la région de Ménaka entre le MSA et le GATIA remonte au mois de septembre 2016.

A travers cet accord, les deux mouvements s’étaient engagés à lancer des patrouilles conjointes pour sécuriser des zones du nord du Mali. Ainsi, ils promettaient de lutter énergiquement contre les vecteurs du banditisme dans leurs régions respectives à savoir Ménaka et éventuellement Gao.