Quatre ans après la meurtrière aventure où l’a menée le Premier ministre Moussa Mara, l’armée malienne foule à nouveau le sol de la capitale de l’Adrar des Ifoghas.

Au lieu des 17 éléments attendus, seulement une quinzaine a atterri à Kidal, selon nos sources, dans le cadre notamment de la mise en place du Mécanisme Opérationnel de Coordination. En effet, conformément à la dernière feuille de route convenue entre les mouvements armés et l’Etat, le processus d’installation du MOC de Kidal devrait démarrer aujourd’hui avec les deux éléments manquants des FAMAs pour compléter leur effectif à 17, soit le même nombre de représentants que chacun des mouvements signataires de l’Accord. Il en résulte une unité symbolique de 51 éléments pour le MOC de Kidal, en attendant l’arrivée progressive des effectifs complémentaires, soit au total 700 éléments dont 200 pour chaque mouvement (CMA et Plateforme) et autant pour l’armée malienne. Il s’agit par conséquent moins d’une présence régulière des FAMAs – laquelle est pour l’heure suspendue à l’effectivité de l’armée reconstituée avec les élément intégrés des groupes armés – que d’une accélération de la mise en œuvre de l’Accord en vertu duquel une mission spécifique est assignée au MOC dans la lutte contre le terrorisme à travers des patrouilles mixtes.
Selon le calendrier de la dernière feuille de route de mise en œuvre de l’Accord, des convergences similaires d’éléments des mouvements armés et des FAMAs sont attendues dans les régions de Tombouctou et Taoudeni où les MOC devraient être installés concomitamment. Mais à la différence des autres, le cas de Kidal revêt une portée toute particulière, à en juger par les circonstances où l’armée régulière a été contrainte à l’abandon du terrain et à une si longue absence. La présence des FAMAs, aussi symbolique soit-elle, ouvre la voie à un retour progressif des forces armées et de sécurité sans lequel le retour de l’administration n’est pas évident.

A Kéïta

Le Témoin