Une rencontre intercommunautaire sur le thème de « la gestion et la résolution des conflits par les autorités traditionnelles politiques et administratives et l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali : point de la mise en œuvre » vient de  se tenir à Ménaka sous le hangar Almarkaz conçu à cet effet.

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La rencontre était placée sous la présidence du  ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui était accompagné de membres de son cabinet. On notait également la présence d’une forte délégation  venue du Niger. Celle-ci était conduite par le président de la Haute autorité pour la consolidation de la paix au Niger, Abou Treika, et comprenait les gouverneurs de Tawa et Tillabéry, des députés, des maires et des chefs coutumiers du Niger.

Parmi les participants, il y avait aussi les gouverneurs des régions de  Gao et de Kidal, l’ambassadeur du Mali au Niger, des députés, des élus locaux, des préfets et sous-préfets, les chefs des services techniques, des représentants  d’ONG,  les chefs coutumiers, des responsables de la Minusma, de la force Barkhane, des FAMAS et des groupes signataires de l’Accord issus du processus d’Alger,  la Plateforme  et  la CMA.

Cette rencontre intercommunautaire a regroupé plus de 1500 participants. Il s’agit  d’une initiative du député Bajan Ag Hamatou, Aménokal touareg de la Région de Ménaka,  du cadre de concertation des Ménakois à Bamako ainsi que des communautés à la base.

L’organisation de la rencontre a été financée par l’ambassade d’Allemagne à travers la GIZ, le ministère de la Réconciliation nationale et CARE/DEL.

Douze exposés  ont été présentés sur les thèmes de la rencontre. Ainsi, en ce qui concerne la gestion et la résolution des conflits par les autorités traditionnelles, politiques et administratives,  les exposants ont fait la genèse  et les fondements des crises récurrentes au Nord  de notre pays. Ces conflits sont liés essentiellement aux difficultés socio-économiques, à la pauvreté, à l’analphabétisme, au chômage des jeunes, à la dislocation de l’autorité parentale et aux influences venues d’ailleurs.

Toutes ces crises ont connu des tentatives de solution avec la signature d’accords entre les parties : le Pacte national en 1992, l’Accord d’Alger en 2006, l’Accord pour la paix et la réconciliation signé en mai et juin 2015 avec cette fois un forte implication de la communauté internationale.

Le 2è  thème  a été consacré à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Là, les panelistes ont mis l’accent sur les avancées réalisées notamment la signature de l’Accord, l’effectivité des Régions de Taoudénit et de Ménaka, la mise en marche des MOC (mécanismes opérationnels de coordination) et la mise en place des autorités intérimaires dont le processus est en cours.

Dans les débats qui ont suivi les présentations, les participants ont fait des contributions allant dans le sens du renforcement de l’autorité de l’Etat et des autorités traditionnelles et de la bonne gouvernance, entre autres propositions.

Au terme des travaux,  plusieurs recommandations ont été formulées : l’organisation d’un forum à Ménaka en vue de discuter de toutes les questions relatives à la décentralisation et au développement  de la Région, l’opérationnalisation de la Région de Ménaka, l’ouverture d’un bureau régional de la MINUSMA à Ménaka en vue d’appuyer le développement régional, la création d’un MOC spécial pour la région, l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord et de la mise en place des autorités intérimaires, la poursuite de la mutualisation des efforts pour la paix, la stabilisation sociale,  entrepris par les trois parties signataires dans la Région de Ménaka.

  1. SOTBAR
    AMAP-Ménaka

 

Source : L’ Essor