“Il y a eu plus de progrès dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix ces six derniers mois que depuis la signature de l’Accord en 2015”, souligne le Secrétaire général des Nations Unies dans son dernier rapport d’évaluation sur le Mali. Antonio Guterres trouve encourageants les progrès réalisés depuis l’élection présidentielle de Juillet et Août 2018.

Au lendemain de cette échéance, le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui entame sa 4e visite au Mali, ce vendredi, avait institué une période test de six mois pour obtenir des avancées concrètes dans la mise en œuvre du processus de paix. Ce qui a permis de créer un regain d’attention et une confiance renforcée entre parties signataires. La perspective de sanctions, précise le rapport, a également été perçue comme un facteur ayant largement contribué à accélérer le processus.
Réforme durable du Secteur de la Sécurité
Autre point positif mentionné par le rapport, le lancement en novembre 2018 du processus accéléré de désarmement, de démobilisation, de réintégration (DDR) à Gao, Kidal et Tombouctou, comme une phase importante de la réforme du secteur de la sécurité. Le Secrétaire général de l’ONU plaide pour un renforcement durable du processus DDR-SSR, et salue le plan de sécurisation intégré des régions du centre, instauré par le gouvernement malien pour faire face aux violences communautaires et abus des droits de l’homme dans cet espace. Face à un contexte où les attaques se multiplient, avec la mort de plusieurs soldats de la paix, Antonio Guterres invite les groupes armés, accusés de collusions fréquentes, à rompre tout lien avec les organisations terroristes.
Sur le plan politique, le rapport du Secrétaire se félicite de la participation croissante des femmes aux instances décisionnelles, avec un gouvernement qui prend de plus en plus compte la question du genre. Dans ses recommandations, le Secrétaire général des Nations Unies, appelle les donateurs bilatéraux à renforcer l’appui, aux contingents de la mission. En conclusion, Guterres plaide pour une vision à long terme des réformes sécuritaires avec une politique axée sur le développement sans quoi, il ne peut y avoir de paix.
Si le rapport d’Antonio Guterres se veut encourageant et positif, il dénote aussi d’un grand réalisme face aux défis sécuritaires complexes du Mali et devra servir de base aux membres du Conseil de Sécurité des Nations unies pour le renouvellement en Juin du mandat de la MINUSMA. Ces conclusions seront très certainement enrichies par les observations des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies en visite au Mali du 22 au 23 mars 2019.

Mikado FM