La Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale (CCSC/PURN) a organisé une conférence de presse sur la situation actuelle du pays. C’était ce 29 octobre à la Maison de la presse. La conférence était animée par M. Mohamed AG Hamani, président de la dite coalition, en présence des autres membres, dont l’Imam Mamadou DIALLO, Cheick Harouna Sankaré, le Dr Abdoulaye NIANG, tous vice-présidents.

Contribuer au Dialogue National Inclusif (DNI), identifier les obstacles et faire des propositions de solutions à la mise en œuvre accélérée de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger étaient entre autres objectifs de cette conférence de presse.
Dans son exposé liminaire, le président de la Coalition a égrainé un chapelet d’obstacles qui entachent la mise en œuvre de l’accord de paix.
« Pour ce qui est de la Coalition citoyenne, elle n’a cessé d’interpeler les différents acteurs, depuis sa création, sur la faiblesse liée à la conception de l’accord pour la paix et sa mise en œuvre », a-t-il dit avant de dénoncer l’exclusion de certains groupes armés qualifiés de terroristes et narco trafiquants au profit du MNLA, lequel pourtant a été le premier à décréter la partition du pays le 06 avril 2012, par la mise en place du gouvernement éphémère de l’Azawad. Il a aussi pointé du doigt, la transformation des pourparlers entre Maliens en négociations internationales. Toute chose qui confère à cet accord un caractère international, rendant ainsi plus complexe sa mise en œuvre. Pire, poursuit-il, la focalisation de l’accord sur les régions est aussi un obstacle majeur. Il a, à cet effet, insisté que cet accord concerne tout le Mali. Il a, en plus de ces dysfonctionnements cités, d’autres comme l’insécurité grandissante, l’insuffisance des ressources techniques et financières pour la mise en œuvre correcte de l’accord.
Malgré tout, M. Ag HAMANI se dit optimiste et trouve qu’on peut toujours changer la donne pour la mise en œuvre effective de cet accord.
« Nous nous réjouissons malgré tous des efforts louables entrepris, notamment dans les domaines suivants : la création de structures de mise en œuvre de l’accord ; la commission justice vérité et réconciliation ; de la tenue de la Conférence d’entente nationale ; de l’adoption des textes législatifs et réglementaires relatifs au code électoral, au DDR, à la refondation des forces armées et de sécurité du Mali, à la RSS ainsi que ceux relatifs à la sécurité du Mali ainsi que l’intégration des combattants », a-t-il soutenu.
Pour le DNI, le prédisent de la coalition a salué l’appel lancé par le Président de la république à tous les Maliens. Il a ainsi révélé que la coalition a fait parvenir au Comité national d’organisation et au triumvirat ses observations sur le format et le contenu dudit dialogue et a participé à la préparation et à la tenue de l’atelier de validation de ses termes de référence.
« La coalition demeure convaincue, en cette période difficile, pleine d’incertitudes, que l’ébauche de toute stratégie de sortie de crise passe nécessairement par la prise de conscience par tous les Maliens de la situation de l’état de guerre, ce qui exige des changements profonds de mentalité et de comportements, tant au niveau individuel, familial, local, régional aussi bien que national », a-t-il dit. Selon lui, il faut l’union sacrée de tous les Maliens, quelle que soit leur appartenance politique, sociale, religieuse et culturelle. Le Président Ag HAMANI n’a pas oublié d’appeler à la dissolution et au désarmement de tous les groupes armés, quelles que soient leur nature et leur origine.
« La reconstitution d’une armée républicaine en mesure d’assurer la sécurité intérieure du territoire national, la restauration de l’autorité de l’État sur toute l’entendue du territoire national par la mise en place, d’une administration compétente, responsable et efficace sont aussi nécessaires pour une paix durable au Mali », a-t-il indiqué.
En conclusion, M. AG HAMANI a insisté que la forte attente du peuple pour la réussite du dialogue inclusif passe nécessairement par la reconnaissance solennelle de la situation effective de l’état de guerre dans lequel se trouve notre pays depuis 2012.

PAR CHRISTELLE KONE