Face aux graves agissements de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), qui s’arroge des actes régaliens de l’Etat, en violation flagrante des termes de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, qui ne sont ni les premiers, ni les derniers du genre, le gouvernement malien comme à l’accoutumée n’a réagi qu’à travers la diffusion d’un simple communiqué d’indignation et de condamnation.

N’est-ce pas là la preuve de son impuissance face aux « enfants gâtés de la République » qui soufflent le chaud et le froid, selon leurs humeurs, qu’ils soient à Bamako ou à Kidal, leur fief.

« Ces actes antirépublicains vont d’une prétendue grâce accordée à des détenus, à la délivrance d’autorisations de déplacement sur des sites d’orpaillage en passant par le refus de recevoir les médecins en charge de la lutte contre la maladie à Coronavirus et les nombreux obstacles érigés contre la présence de l’Armée nationale reconstituée », dénonce Yaya Sangaré, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement dans un communiqué.

Il ne manquera cependant, par ce même canal, de préciser que « le Gouvernement réitère sa main tendue, son engagement constant et sa volonté́ renouvelée à œuvrer avec tous les acteurs du processus pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger afin de parvenir à une sortie de crise définitive au nord et au centre du pays.».

Et pourtant les responsables de la CMA n’ont jamais cessé ces velléités provocatrices, encore moins, fait mystère de leur ferme volonté de rester les seuls maîtres absolus de la ville rebelle de Kidal.

La preuve, le 6 avril de chaque année est célébrée en grande pompe la fête anniversaire de l’indépendance de la chimère « République d’Azawad », au vu et au su de la MINUSMA, mission Onusienne, chargée de stabiliser et d’assurer l’intégrité du territoire malien.

Le hic, c’est que lors des élections législatives de 2020, les responsables de la CMA, tous candidats sous les couleurs du parti présidentiel (RPM) ont passé haut les mains dès le 1er tour, dans les circonscriptions électorales de Kidal, Abeibara, Tessalit et Tin Essako. D’ailleurs, tous viennent à Bamako où ils sont logés dans les grands hôtels, sans être inquiétés.

Dans ce contexte de défiance, que vaut l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, signé depuis 2015, et auquel tient tant le gouvernement malien, sachant bien qu’à présent l’armée malienne et les services publics sont toujours absents à Kidal. Pour s’y rendre mêmes les officiels maliens sont tenus de négocier ou payer un droit de passage aux responsables de la CMA.

Pour bon nombre de nos compatriotes, le retour de Kidal, la ville rebelle, dans le giron malien passe incontestablement par une action militaire.

« Tant que cette bataille militaire n’est pas gagnée par les FAMA, le Mali restera sous les ordres et caprices de la CMA. L’on peut continuer à tergiverser comme bon nous semble, cela ne pourra pas apporter le calme dont nous rêvons tous. La CMA qui croit être en position de force pour avoir gagné la bataille militaire, ne cèdera jamais devant notre armée sur une table de négociations car elle estime être déjà en position de force. Seule une grande offensive militaire dans les régions du Nord et du Centre, reste une option réfléchie pour venir à bout de ces djihadistes, rebelles, narcotrafiquants et autres. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs », martèle un internaute malien.

Sékou CAMARA

Source: Bamakonews