En dépit d’un consensus dégagé lors de la dernière réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord (CSA), les ex-rebelles de Kidal, regroupés au sein de la CMA (Coordination des mouvements armés) ont de nouveau refusé l’installation des autorités intérimaires. Ainsi le Gouvernement du Mali qui avait toutes les garanties pour permettre à Kidal de revenir dans le giron de la République est face à un nouvel échec dans l’indifférence de la communauté internationale.

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Un comportement qui tranche avec la sincérité et la bonne foi que la médiation a exigées de chaque partie signataire pour la bonne mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger qui est dans l’impasse depuis plus de 18 mois.
Aussi cette énième volte-face de la CMA, qui a toujours nargué les autorités maliennes au cours du processus doit provoquer une réaction appropriée de la Mission onusienne qui a déjà menacé de sanctions ciblées tous les responsables des éventuels blocages des décisions prises par le Comité de suivi de l’Accord dans son dernier rapport sur la situation au Mali.
Ce qui est sûr, le refus de la nomination du gouverneur de Kidal par la CMA et le report de l’installation des autorités intérimaires attestent la volonté manifeste de la CMA de torpiller le processus de paix qui semblait être à nouveau sur les rails.
En tous les cas, en nommant un natif de la ville gouverneur, la volonté du gouvernement était de satisfaire et de contenter tout le monde, mais c’était sans compter avec l’esprit ‘’malsain’’ de la bande à Alghabass Ag INTALLA.
Le prétexte tout trouvé est tout simplement fallacieux : le nouveau gouverneur, Sidi Mohamed Ag ICHRACH serait proche de la Plateforme.
Par ce revirement, la CMA/Kidal affiche sa volonté de faire obstacle à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation et du coup bloque le processus dans les autres localités du Nord.
Face à la gravité de la situation, la Médiation et l’ensemble des amis du Mali ne peuvent se murer dans le silence si on veut que les choses avancent réellement.
Sinon comment comprendre la CMA qui, depuis la session du Comité de suivi, boude toutes les réunions au motif que le processus n’avance pas puisse être à l’origine d’un tel blocage ?
Pire, la réunion de haut niveau avait été exigée et obtenue par elle pour se pencher sur les obstacles du processus de paix.
D’ailleurs, c’est à l’issue de cette rencontre que les acteurs du processus s’étaient mis d’accord pour la gestion de la question des autorités intérimaires.
De commun accord, des hommes avaient été désignés pour la gestion des régions du nord selon la répartition suivante : Gao (Plateforme), Tombouctou (CMA), Kidal (gouvernement).
Au regard des conclusions de cette rencontre, tous les observateurs ont parlé d’avancées significatives.
Mais, il a fallu la nomination d’un nouveau gouverneur à Kidal pour faire capoter le succès annoncé.
Le porte-parole de la CMA, Sidy Ibrahim Ould SIDATT, accuse le gouvernement de ne pas respecter ses engagements quand bien même que ce dernier a nommé le gouverneur dans le cadre de ses prérogatives.
Une chose est sûre, le silence de la communauté internationale ne saurait être la solution et les sanctions prévues devraient tomber.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin