Unicef-Mali a signé le dimanche dernier un accord avec la Coordination des mouvements de l’Azawad. Un moyen déguisé d’apporter de l’argent aux rebelles ?

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Selon le discours prononcé à cette occasion par le représentant résidant l’Unicef au Mali, Fran Equiza, cet accord a pour but de lutter « contre le recrutement et l’utilisation d’enfants et les viols et autres formes de violence sexuelle contre des enfants par la CMA, ainsi que les personnes ou groupes qui leur sont associés ».

Le montant des fonds alloués n’est pas précisé sur la page Facebook de l’Unicef Mali, mais, aucun représentant de l’Etat, ni des Affaires étrangères, ni du ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille. Aucune autorité nationale !

En clair, Unicef Mali signe un accord, un traité de financement avec un mouvement armé, une rébellion au Mali, fusse-t-il pour une cause à priori noble. Que faut-il croire ?

En pleine occupation des régions nord du Mali, nous interpellions cette institution onusienne sur la nature de certains de ses convois en direction des zones occupées. Les choses semblent ne plus se passer sous un voile, et Unicef Mali se dévoile. Depuis quand peut-il signer des accords en dehors et à l’insu de l’Etat Malien ?

Faits encore plus troublants, les personnes présentes à la cérémonie, en tout cas, citées par le représentant de l’Unicef : M Sidi Brahim Ould Sidati, représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad au Comité de Suivi de l’Accord de Paix, M Koen Davidse, représentant adjoint du secrétaire général des Nations Unies au Mali en charge du Pilier politique de la Minusma, M Guillaume Ngefa, représentant du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme et directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma, M Redouwane Ag Mohamed Ali, président de la Commission administrative/ membre du Comité de suivi de l’accord de paix.

Aucun document ne précise le montant accordé, mais, si du côté du gouvernement on marque « l’étonnement », nous attendons les réactions officielles, surtout que le représentant de l’Unicef dira que « L’Unicef en particulier s’engage à travailler avec la CMA et les personnes ou groupes qui leur sont associés, ainsi que l’Equipe spéciale du pays des Nations Unies, pour assurer la prise en charge et la réintégration durables des enfants exposés aux violations graves ». On ne peut pas être plus explicité !

Nous y reviendrons.

Alexis Kalambry

 

Source: lesechos