Samedi après midi, aux environs de 14h, le camp de la MINUSMA et le QG de la Force Barkhane situés à 3km de la ville de Tombouctou, ont été la cible d’une attaque de la  part d’hommes armés, véritablement décidés à en découdre avec les forces présentes. L’attaque a commencé par des tirs d’armes légères, des tirs de roquettes et des obus qui ont continué jusqu’à 15h05, quand toute la ville a été secouée par une forte explosion, puis une seconde qui a été sentie jusqu’à l’intérieur des maisons, en ville.

Le bilan de cette attaque qui a continué jusqu’à 18 h30 est d’un mort et 2 blessés, côté MINUSMA, 10 blessés dont 5 dans un état grave coté Barkhane, selon des sources concordantes. De l’autre côté de la ville, on note un blessé parmi les FAMAS. Les populations vivant aux alentours a ont enregistré 7 blessés (des femmes, dont une enceinte et des enfants). Tous ont été admis au CHU de Tombouctou, selon le directeur de ce centre hospitalier, Dr Karim Dembélé. Ce bilan reste provisoire, a-t-on précisé. Les dégâts matériels sont énormes. Ils se chiffrent à plusieurs centaines de millions. Et si dans l’ensemble, la situation  restait sous contrôle, la fouille et la reconnaissance de terrain se poursuivaient pour retrouver des engins explosifs ou armes éventuellement abandonnés.
Malgré l’interdiction d’accès aux lieux,  plusieurs personnes ont déclaré avoir entrevu un spectacle insoutenable de corps  abandonnés.
Des témoins ont rapporté que tout a commencé avec l’arrivée d’individus armés  qui ont ouvert le feu avec des armes de petits calibres. Quelques instants après, des tirs de roquettes et d’obus étaient entendus pendant que les assaillants engageaient 2 véhicules  bourrés d’explosifs, dont un aux couleurs des FAMAS qui a explosé. Le second véhicule, portant le sigle UN, sera détruit par les éléments de la Force Barkhane.
De 14h à 18h30, on entendait des crépitements nourris d’armes. Des habitants d’un secteur proche ont rapporté que les tirs sporadiques se sont poursuivis toute la nuit.
Dimanche, aux environs de 11h, des bruits d’explosion ont à nouveau été entendus en ville où les activités s’opéraient désormais au ralenti.

MOULAYE      SAYAH
AMAP-TOMBOUCTOU

 

Source: Essor