BAMAKO – Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en 2012, a revendiqué vendredi l’attentat de la veille à Tombouctou, et affirme avoir ouvert un autre foyer de conflit dans cette ville.armee francaise gao tombouctou kidal

Au nom de tous les moujahidine, le Mujao revendique l’attentat et l’attaque de Tombouctou, a déclaré Adnan Abou Al Walid Sahraoui, porte-parole officiel du Mujao, lors d’un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à Bamako.

(…) Nous avons ouvert un autre foyer de conflit à Tombouctou, et nous allons continuer, a expliqué ce porte-parole.

Les moujahidine sont à Gao, à Kidal, à Tombouctou, les capitales des trois régions formant le nord du Mali, et ils vont continuer les combats grâce à Allah, a-t-il affirmé, sans plus de détails.

Les Français sont nos ennemis mais ceux qui travaillent avec eux sont aussi nos ennemis, a-t-il ajouté.

Comme les autres grands centres du nord du Mali, Tombouctou a été libérée fin janvier par des troupes françaises et maliennes des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui contrôlaient la région depuis 2012, y commettant exactions et destructions de mausolées au nom de la charia (loi islamique).

L’attentat de jeudi à Tombouctou, le premier dans cette ville historique à plus de 900 km de Bamako, a fait une dizaine d’islamistes et un soldat malien tués.

Une tentative d’incursion d’islamistes à l’aéroport de la cité avait commencé par l’explosion d’une voiture piégée, avec un kamikaze à son bord, vers l’aéroport de Tombouctou. Un militaire malien a été tué, et au moins deux autres blessés, selon une source militaire malienne.

Une dizaine de combattants d’un commando islamiste ont été tués par les forces françaises et maliennes lors de cette tentative d’intrusion, selon l’état-major de l’armée française.

En outre, plusieurs soldats maliens ont été blessés dans les combats par un tir ami de l’armée française.

Depuis sa libération fin janvier, la situation était calme à Tombouctou, contrairement à la région de Gao (nord-est), qui a connu des attentats-suicides et où une quinzaine de combattants islamistes ont été tués dans des accrochages récents, selon la France.

Mais c’est dans le massif des Ifoghas (extrême nord-est) que se concentrent depuis plusieurs semaines les opérations, conduites dans cette zone par des soldats français et tchadiens contre les jihadistes qui s’y sont retranchés.

(©AFP / 22 mars 2013 10h46)

Source: Romandie