La force africaine du G5 Sahel, qui doit lutter contre le terrorisme dans cette zone désertique, a débuté cette semaine sa première opération dans le sud-est du Mali, près du Niger et du Burkina Faso. Des reporters de France 24 ont suivi les soldats.

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Ils sont militaires maliens, burkinabés ou nigériens, et reçoivent pour la première fois des ordres venus d’un commandement commun. Le G5 Sahel a lancé sa première opération le 28 octobre aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a annoncé jeudi 2 novembre la coalition.

Grâce à cette force africaine (Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie), dont la mission est de lutter contre le terrorisme dans cette zone désertique, les militaires peuvent désormais s’affranchir des frontières.

“La coopération entre ces différents pays pour patrouiller ensemble va faire en sorte que la sécurité règne dans cette zone. Car les groupes armés qui évoluent ici frappent souvent au Niger et peuvent ensuite facilement traverser la frontière pour venir au Mali”, explique à France 24 le lieutenant Gaoussou Diarra des forces armées maliennes.

Aide française à durée indéterminée

Faiblement équipée et dépourvue de soutien logistique ou aérien, l’armée malienne dépend beaucoup des militaires de l’opération française Barkhane, qui ont déployé dans la zone un poste de commandement tactique et plusieurs centaines d’hommes.

“Le rôle de Barkhane, c’est bien de les accompagner dans ce processus de montée en puissance. C’est assez difficile de savoir quand ils seront totalement opérationnels”, précise le lieutenant-colonel Marc-Antoine*, chef des opérations du GTD Infanterie, à France 24.

Les trois armées sur le terrain bénéficient toutes de l’appui de Barkhane, notamment en ce qui concerne le renseignement ou l’appui aérien. Cette première opération, surtout symbolique, prouve que beaucoup reste à faire avant que ces forces du G5 ne soient capables de travailler seules.

La ministre française des Armées Florence Parly a salué cette première opération dans un communiqué. Lors d’un récent déplacement à Washington, elle a aussi pressé les États-Unis de s’investir davantage dans la lutte antiterroriste en Afrique, soulignant que Paris n’avait pas l’intention de devenir “la garde prétorienne” au Sahel.

Une force à 423 millions d’euros

Le commandement de la force du G5 Sahel est basé à Sévaré, dans le centre du Mali. Le contingent devrait atteindre sa pleine capacité – 5 000 hommes répartis en sept bataillons – en mars-avril 2018.

 

MENACES ET RÉPONSES SÉCURITAIRES AU SAHEL

Le coût global de la force est évalué à 423 millions d’euros, or seul le quart du budget a pour l’heure était réuni, selon un rapport de l’ONU. Paris estime que l’engagement de la capacité initiale de la force conjointe aura un effet d’entraînement. Une conférence des donateurs est prévue en décembre.

L’Union européenne s’est d’ores et déjà engagée à débloquer 50 millions d’euros, la France 8 millions d’euros d’ici à la fin de l’année. Les États-Unis ont promis pour leur part cette semaine un apport de quelque 60 millions de dollars.

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