Les jeunes de Gao sont très remontés contre les autorités régionales pour leur gestion du couvre-feu instauré il y a quelques semaines. Face à la situation,  la jeunesse de Gao est sortie pour manifester et dénoncer ce qui apparaît à leurs yeux comme un racisme dans la région. 

 

Les jeunes de Gao ne comprennent pas que pendant que certains sont à la maison en respect de la mesure de  couvre-feu décrétée par les autorités,  d’autres soient tolérés dans l’organisation de manifestation.

C’est pourquoi les jeunes sont sortis en masse pour occuper le rond-point central avec des slogans on ne peut plus clair : « Gao, à bas le racisme sous couvre-feu. On ne sous-traite pas sa sécurité » pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes.

Devant le risque de dérapage, le gouverneur de la région est sorti pour rencontrer les manifestants en vue de calmer les ardeurs, mais sans y parvenir.  Les populations qui dénoncent ce traitement de faveur dans la gestion du couvre-feu indiquent que les Touaregs qui sont à la base du problème ont utilisé des armes de guerre pour manifester dans la joie, au mépris du couvre-feu décrété il y a deux semaines.  Un acte de provocation qui traduit le dédain des anciens rebelles et proches, vis-à-vis de tout ce qui incarne l’autorité malienne.  Le concert organisé par les touaregs, en violation de la mesure édictée par le gouverneur de la région, aura duré plusieurs heures dans la nuit du samedi à dimanche.  Il s’agit d’un concert avec son de guitares et autres instruments.  Le tout accompagné par les crépitements de fusils automatiques,  d’après les confidences autour de ce qui s’est déroulé dans la ville de Gao lors de ces dernières soixante-douze heures.  Il y a quelques semaines une manifestation du genre avait été organisée dans la ville.

En effet,  la ville  était  scandalisée par les tirs à l’arme automatique lors de la célébration d’un mariage d’un jeune touareg selon certains.

En plus de ce problème, la ville est confrontée à la multiplication des attaques ciblées.  Une situation grave qui a amené le gouverneur à décréter le couvre-feu entré en vigueur depuis la semaine dernière. La mesure comporte une interdiction des véhicules non immatriculés dans la circulation.

LAYA DIARRA

Source : Le Soir De Bamako