Ce rappeur malien, Amadou Kébé de son vrai nom, a été enlevé dans la région de Tombouctou il y a tout juste un mois, le 29 juillet dernier, en compagnie de deux membres de son équipe, Ousmane Coulibaly, alias Dr Bacozy, et Alfousseiny Touré, dit Dr Alouss. Depuis, les familles ont pu recevoir une preuve de vie, mais leur libération se fait toujours attendre.

Au Mali, les proches de Dr Keb sont à la fois rassurés et angoissés. Ils devaient donner une série de concerts dans la région et n’ont, depuis le 29 juillet, plus donné aucune nouvelle. La piste de l’enlèvement était la plus vraisemblable, dans cette zone fréquentée par des groupes armés jihadistes et par des bandits en tous genre, mais aucune revendication n’avait été faite. Ils ont finalement reçu, il y a plusieurs jours, la preuve de vie tant attendue.

« Captivité »

Amadou Moboguiri Togo est membre du label de l’artiste et porte-parole de la cellule de crise créée par ses proches. Il raconte l’appel donné par Dr Keb sur le téléphone de sa mère.

« Il lui a dit qu’ils étaient en captivité, donc cela confirme que cela ne serait plus une simple disparition. Il n’a pas précisé l’identité des ravisseurs. Il a dit qu’il mangeait et qu’il buvait, pas plus », raconte Amadou Moboguiri Togo. Quant aux deux autres membres de l’équipe, Ousmane Coulibaly et Alfousseiny Touré, « ils vont bien. J’ai pu également entendre leurs voix à côté, ils ont dit qu’il fallait dire à leur maman qu’ils allaient bien, de ne pas s’en faire pour eux. »

« Angoisse »

Depuis cet appel, des sentiments très différents se succèdent : « Nous étions très contents. Les mamans étaient très soulagées parce qu’en réalité, elles ne savaient pas si leur enfant était en vie ou n’était plus de ce monde. Mais plus les jours passent, plus l’angoisse nous envahit parce que nous n’avons plus de contact, nous ne savons pas où ils sont, nous ne savons pas ce que l’État fait. À notre niveau, nous ne savons plus sur qui nous adosser, si ce n’est notre État. »

Sollicité par RFI, le ministère de la Culture, premier à s’être mobilisé sur le dossier, n’a pas donné suite.

Source : RFI