Oumou Sangaré est née à Bamako en 1968 de parents originaires du Wassoulou. La diva interplanétaire, lors d’une interview, explique la difficulté que sa mère a connue quand elle-même était à bas âge.

Dès son enfance, Oumou Sangaré chante afin d’aider sa mère à nourrir sa famille car son père les avaient abandonnés. À l’âge de 5 ans, elle se fait remarquer par ses talents de chanteuse en remportant la finale des écoles maternelles de Bamako: “Depuis la maternelle, je donnais de petits concerts entre enfants. J’ai donné mon tout premier concert à l’âge de cinq ans devant 3 000 personnes au Stade Omnisports de Bamako. J’étais tellement petite qu’on était obligé de poser une table au milieu de la scène et de me donner le micro là-haut pour que je puisse chanter”, relate la diva du Wassoulou.

À travers ses chansons, elle parle des réalités de son pays et condamne les pratiques traditionnelles qui brident les femmes. “J’ai été victime de la polygamie parce que mes parents se sont séparés quand j’étais petite et j’en ai beaucoup souffert. Ces souffrances m’ont servi de leçon et j’aide mes sœurs afin qu’elles ne connaissent pas ces mêmes souffrances. Je chante pour venger ma mère parce qu’elle n’a pratiquement pas connu de bonheur à cause de la polygamie et de la séparation avec mon père. C’est ce qui m’a encouragée. Je faisais des petits commerces et jobs et je chantais dans la rue pour l’aider parce qu’elle galérait trop avec 6 enfants. Elle avait des principes, c’est pourquoi elle ne voulait pas faire du n’importe quoi pour nourrir ses enfants. Je garde d’elle une femme battante”, a-t-elle laissé entendre.

Oumou Sangaré est considérée comme une ambassadrice de la musique malienne car sa musique est inspirée des musiques et danses traditionnelles de sa ville natale. Elle défend la cause des femmes à travers le monde, c’est pourquoi elle a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de la FAO en 2003.

La diva du Wassoulou a reçu le prix de l’Unesco en 2001 et le titre de commandeur des Arts et Lettres de la République française en 1998.

 Marie DEMBELE

Source: Aujourd’hui-Mali