Les 14 et 15 janvier derniers à Bamako, un atelier d’information et de sensibilisation de deux jours à eu lieu sur la « participation des jeunes filles et femmes dans le processus RSS-DDR ». Adressé à 50 femmes du Réseau National pour le Développement des Jeunes filles et Femmes du Mali (RENADJEF), il a été organisé avec l’appui technique et financier de la MINUSMA, à travers sa Section en charge de la Réforme du secteur de la sécurité et du Désarmement, démobilisation et réinsertion/réintégration (RSS-DDR).

Le principe de cet atelier, était de développer les connaissances de femmes membres de la société civile malienne, sur les concepts et les processus de la RSS et du DDR, à travers des communications d’experts en la matière. L’initiative vise à sensibiliser le maximum d’organisations de la société civile (OSC) sur le thème et l’évolution des processus en cours.

Au nombre de 50 et venues de Bamako, Koulikoro, Kayes, Sikasso et Ségou, les femmes et jeunes filles représentant une dizaine d’associations membres du RENADJEF ont été formées sur le concept, les caractéristiques et les différents aspects du processus de la RSS : le rôle des acteurs étatiques et non étatiques, le concept et le processus du DDR, et le rôle de la MINUSMA dans le processus de RSS/DDR au Mali. Les participantes ont aussi été édifiées sur l’importance de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issue du processus d’Alger, les Résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, la 2480 (2019) qui mandate la MINUSMA, et la 1325 (2000) sur « Femme Paix et Sécurité ».

Pour le conférencier Mamadou Konaté, la RSS et le processus DDR sont des thèmes encore méconnus par une grande partie des citoyens. La session de sensibilisation et de communication a ainsi permis de dissiper la confusion sur certains concepts et de faire comprendre les termes techniques, habilitant ainsi la société civile à jouer un rôle efficace dans la gouvernance.

Une méthode participative pour mieux expliquer et mieux comprendre

Des groupes de travail ont animé les sessions. Les jeux de questions-réponses ont permis aux participantes de décortiquer davantage l’Accord pour la paix et la réconciliation, les causes qui entravent sa mise en œuvre, ce que signifie la stabilisation au centre du pays pour les jeunes. De même les thèmes, notamment, sur la police territoriale, le cantonnement, les compétences décentralisées ont aussi été abordés. D’autres thèmes tels que, Forces armées reconstituées, redéploiement des Forces de Défense et Sécurité (FDS), Zone de développement des régions du Nord, ou encore Intégration des ex-combattants selon les grades, ont aussi été abordés.

Dans l’ensemble, les participantes ont apprécié les échanges sur le rôle de veille des organisations de la société civile sur l’action publique dans la mise en œuvre du processus de RSS, et ce qu’elles peuvent entreprendre pour influencer positivement la prise de décision et les politiques publiques. Certaines participantes ont évoqué la portée de l’action civile dans les violations des droits de l’homme, la violence basée sur le genre ou les dépenses militaires. Les membres de la société civile ont pu examiner la cartographie du Secteur de la Sécurité au Mali et appréhender la place du genre dans le processus de la RSS/DDR. Enfin, les jeunes présentes ont longuement échangé sur leurs acquis et leur rôle dans le processus de paix au Mali.

L’importance de s’adresser au jeunes femmes…

La situation sécuritaire au Mali reste préoccupante, en particulier au Nord et au Centre du pays. Ceci, rend impératif l’élaboration et la mise en œuvre d’une réforme du secteur de la sécurité dans le pays. Représentant environ 62% de la population, la jeunesse malienne de façon générale et les jeunes femmes, qui œuvrent pour le retour de la paix et de la sécurité en particulier, ont un rôle prépondérant à jouer dans les débats en cours sur le sujet. C’est dans ce cadre que le Réseau National pour le Développement des Jeunes filles et Femmes du Mali (RENADJEF) avec l’appui technique et financier de la MINUSMA a organisé un atelier d’information et de renforcement de capacité des femmes et jeunes filles issues d’organisations de la société civile (OSC) sur leurs rôles dans les processus de la réforme du secteur de la sécurité et du Désarmement Démobilisation Réintégration.

« Les jeunes, représentant une tranche importante de la population y compris des personnes vulnérables, ont participé d’une façon ou d’une autre dans les conflits au Mali à travers, l’adhésion à des groupes violents, mais ils ont subi de lourdes conséquences, notamment les femmes, » a déclaré Mme Aichatou Walet Altanata, conseillère à la Commission Nationale du DDR (CNDDR). L’atelier, a-t-elle ajouté, « aidera les jeunes femmes à devenir des acteurs réels de la paix et à trouver leurs places dans le processus RSS-DDR en particulier et dans l’Accord pour la paix en général ».

Selon la présidente du mouvement jeunes talents, Jamila Traore, l’atelier permettra aux organisations de la société civile et aux partenaires de mise en œuvre de la RSS/DDR, de mieux collaborer avec les autorités maliennes afin de maintenir la paix au Mali. Après cet atelier, dit-elle, « je me sens concerné et acteur principal face au manque de communications sur le sujet ». Elle a souhaité que des occasions comme cela se multiplient pour pouvoir impacter sur le bon déroulement des différents processus RSS et DDR.

Avant de clore la session de sensibilisation et d’information, l’officier en charge de la section RSS-DDR, Francis Somda, a félicité les jeunes femmes et filles pour leur engagement pour la paix au Mali. Il a également souligné la disponibilité de la section RSS-DDR à les soutenir dans leurs futures activités visant à mieux comprendre et faire comprendre le mandat de la MINUSMA, l’Accord pour la paix et réconciliation au Mali. Ceci, afin qu’elles puissent jouer plus efficacement leur rôle dans le processus de RSS et DDR au Mali.

Bureau de la Communication Stratégique et de l’information publique de la MINUSMA

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