Au sein de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma/PASJ) on se dit serein et à mille lieues de la saignée annoncée avec le départ du 5e vice-président, Soumeylou Boubèye Maïga. Selon un membre du CE, Soumeylou est parti avec sa seule nuque.

Dramane Dembélé (C)

Dramane Dembélé (C)

Après l’annonce tapageuse du départ de Soumeylou Boubèye Maïga, désormais ex-5e vice-président de la Ruche, les commentaires allaient bon train. Nombreux sont ceux qui avaient cru à la saignée que son départ allait entrainer dans les rangs du Parti africain pour la solidarité et la justice. Des sources ont même annoncé que l’homme était parti avec une quinzaine de députés en direction du Rassemblement pour le Mali (RPM).

Après vérification, il s’avère que les choses ne sont pas comme annoncées. Une source au sein du comité exécutif a tenu à faire cette mise au point. « Non, Soumeylou n’a amené personne dans son sillage, en tout cas à ce que je sache. Aucun député n’est avec lui. Le seul député qui a démissionné, l’a fait bien avant le départ de Soumeylou et ils ne sont même pas ensemble. Soumeylou n’a provoqué aucune saignée dans l’Adéma. Il est parti seul avec ses valises ».

Selon notre source, jusqu’à preuve du contraire tous les ténors sont dans la logique du soutien au candidat choisi. La preuve, dit-on, c’est que le 2e vice-président du parti, Sékou Diakité, conduit actuellement une mission du parti en Angola.

C’est dire que, pour l’heure, on se veut serein face à la tempête de suspicions. Un autre élément qui conforte cette position, le maire du district, Adama Sangaré, sur qui pèsent des soupçons de déloyauté envers le parti au profit du candidat des Fare, Modibo Sidibé, vient d’être retenu par sa section de la Commune III comme son porte-étendard aux prochaines législatives.

Mais est-ce à dire que cette sérénité va prévaloir jusqu’à la présidentielle de juillet ? On ne saurait répondre par l’affirmative, parce que l’Adéma/PASJ est ce parti qui a habitué les Maliens aux trahisons éhontées, à la déloyauté et à la malhonnêteté électorale. Choisir un candidat pour présider le parti ou pour assurer le premier rôle à la tête de l’Etat a toujours été un exercice difficile et très difficile pour les Ruchers.

Souvenons-nous en 1994, avec le départ du président par intérim de l’époque pour créer le Miria ; souvenons-nous du départ du président du parti de l’époque, suivi de la création du RPM en 2000 ; souvenons-nous aussi de 2002 qui avait vu le départ du 3e vice-président du parti qui sera suivi de la création de l’URD.

Trois événements douloureux qui occasionneront de véritables hémorragies. Le parti de Dioncounda Traoré pourra-t-il éviter le clash ? C’est tout le bien qu’on peut lui souhaiter parce que comme l’a si bien dit le président de la République par intérim, « unis nous avons tout gagné, divisés, nous avons tout perdu ».

Abdoulaye Diakité