Le leader du parti Mali Kanu a décidé de rejoindre la marche de l’opposition. Une trahison d’un allié qui a pourtant juré fidélité à IBK au sortir de la présidentielle 2018 où Modibo Koné a récolté moins de 3% des suffrages.

Au fil des jours les masques tombent en cette moitié d’année 2020. Alors que la psychose est d’ampleur avec la sortie des partisans de Mahmoud Dicko, la Majorité présidentielle vient d’être poignardée dans le dos. Mali Kanu de Modibo Koné est entré dans la danse. Pire, cet allié (qui ne pèse pas grand-chose politiquement) a traité IBK de tous les noms d’oiseaux. Il qualifiera de mauvais le bilan dont il est aussi comptable. On peut s’étonner de ce renversement de situation de la part de celui qui était candidat à KOULOUBA 2018. Muet depuis cette échéance, son parti a été invisible lors des législatives. À l’occasion de ce scrutin, la conférence des cadres sur la question avait dégénéré. Des sources internes ont dévoilé que Modibo Koné a refusé de présenter des candidats. Il n’a pas manqué d’indiquer qu’il ne financera aucune liste, laissant beaucoup à leur propre destin. Une attitude qui aurait provoqué le départ de cadres ainsi que la distanciation de plusieurs figures du PMK à son endroit.

Il aura son salut du côté du Wasulu où, à la surprise générale, la candidate Sayon Keita a gagné. Alors qu’on voyait l’épouse du ministre de la communication favorite et une immixtion flagrante de la Cour Constitutionnelle, celle qui partait aux couleurs de Mali Kanu est la députée finalement élue. Une présence à l’Assemblée qui conduira cette dernière à rejoindre la majorité. Sauf que la signature de Modibo Koné en faveur de la marche remet en cause la posture de son unique parlementaire. Le président de Mali Kanu s’est donc exclu de l’EPM dont on le sait membre. Et si son acte était celui d’une frustration ?

Des indiscrétions disent que le Ségovien était pressenti pour occuper le département des finances. Ce serait même son désistement qui aurait conduit au cumul de postes du Chef du Gouvernement Dr Boubou Cissé. Car, force est de constater que depuis la réélection d’IBK, le patron de Mali Kanu n’a été nommé nulle part. Le leader dont la dernière publication de la page officielle de son parti date d’Avril 2019 (https://www.facebook.com/mouvementmali.kanu.7) fait donc un pied de nez à ses alliés de la majorité. On comprend donc son absence à la rencontre de l’EPM à l’hôtel de l’amitié car Modibo Koné a opté pour le camp adverse. Une équipe qui prône la déstabilisation en évoquant une démission du Chef de l’État en dehors des urnes.

Le Dr Bokary Tréta devra en tirer toutes les conclusions et sévir. Il a d’ailleurs condamné par communiqué toute tentative de putsch qu’il qualifie de « crime imprescriptible contre le peuple malien » (article 121 de la Constitution). Le contexte de l’heure permet de jauger la fidélité des leaders acquis à sa cause pour soutenir le Chef de l’Etat. Modibo Koné affiche ainsi son agenda et surement son ambition pour KOULOUBA 2023. On en est loin et il devra faire ses preuves aux communales vu qu’il fut effacé aux législatives. A rappeler que le numéro 1 de l’ancien mouvement Mali Kanu était sorti 7ème d’une élection présidentielle 2018 avec 2,2% des voix. Un score qui en dit long sur sa représentativité auprès du peuple !

BAMOÏSA

Source : Nouvel Horizon