Mes chers compatriotes,

Respectés hôtes du Mali,

Nous avons tous suivi et déploré ce qui s’est passé hier dans notre pays, en particulier dans la capitale.

Des actes de vandalisme ! Le saccage de l’Assemblée nationale ! L’occupation de l’Office de Radiodiffusion-Télévision Nationale ! Le pillage des biens d’honnêtes citoyens ! Les voitures incendiées d’agents du service public !

Et plus grave, dans des circonstances qui seront élucidées par une enquête : des pertes en vie humaine, des blessés !

J’adresse mes condoléances les plus émues à la famille des défunts et prie pour le prompt rétablissement des blessés.

En père de famille, je sais ce que ressentent les parents concernés. Je comprends leur douleur et je m’y associe.

L’Etat de droit s’assumera, les libertés fondamentales seront préservées tant que je continue d’avoir le lourd privilège de vous servir. Pour autant, l’Etat de droit nous assigne à tous, des devoirs et des obligations. De ces droits comme de ces devoirs, je suis le garant.

Ce sont là des lignes rouges, la seule condition pour préserver et notre démocratie et notre culture qui rejette l’excès, pour lui préférer la tolérance, l’amour, l’écoute, le partage. Donc accepter de se parler et se donner la chance de se comprendre !

J’ai conscience que c’est ce choix pour la paix qui est le Mali, qui dit le Mali et  fait la singularité d’être Malien !

C’est la raison pour laquelle  je m’adresse à vous ce soir pour la seconde fois en une semaine et la quatrième en un mois. Parce que la gravité du moment l’exige, les pays en cendres, les charniers, la haine et les coups de rafales pour régler ses problèmes résultent de la surenchère, du rejet du dialogue et de la diabolisation de l’Autre.

Je sais que le Mali encore peut parler au Mali, que le Mali doit toujours parler au Mali. Je sais que le Mali doit concéder pour le Mali. Je sais enfin que le Mali peut accepter pour le Mali.

Alors, suite aux nombreuses analyses et consultations sur la postélectorale, et pour la sauvegarde et la préservation de la vie et des membres restants de la Cour Constitutionnelle j’ai décidé, d’abroger le décret de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations issues de la mission de la CEDEAO. Cette dissolution de fait de la Cours va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes la désignation de nouveaux membres pour que rapidement une Cours reconstituée nous aide à trouver les solutions aux contentieux issus des élections législatives.