Quoi qu’on dise, le temps ne peut effacer l’ex-junte de Kati. Si le flou reste entier suite aux détentions, on peut bien se demander ce que devient Sanogo.

 

Aucun Malien n’oubliera cette nuit ou des mutins avaient occupé l’écran de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (Ortm). Dénonçant la mauvaise gestion de la crise par le Général Amadou Toumani Touré (ATT), la junte avait à sa tête un certain Amadou Haya Sanogo. Ce dernier, qui dictera la ligne de conduite du pays, avant le retour à l’ordre constitutionnel.

La tension prendra fin avec l’arrivée du président Ibrahim Boubacar Keïta en 2013. Suite à des accrochages entre putschistes à cause d’avantages et espèces sonnantes et trébuchantes, le Président Ibrahim Boubacar Keïta mettra ce beau monde aux arrêts.

Après assez de changement de centre pénitencier, le capitaine finira par se retrouver à Sélingué, pour devenir le pensionnaire le plus réputé de l’histoire de la prison des lieux. A chaque anniversaire de cette triste date du 22 mars 2012, l’opinion fait semblant de ne pas s’en souvenir.

Pourtant, la libération de certains putschistes de Kati indiquait que le capitaine Sanogo n’était pas lion de la sortie. Reste qu’on ne parle presque plus de celui qui a reçu énormément de visites.

En détention dans le cadre de l’affaire des bérets rouges, depuis le mercredi 27 novembre 2013, on dirait bien qu’il a été étouffé dans l’œuf. On a même l’impression qu’il semble faire avec l’oubli que ces sorties médiatiques et alertes aux violations de ces droits ont disparu des radars voire des médias suivant son cas. Pourtant, des festivaliers de Sélingué avaient laissé entendre qu’Amadou Haya Sanogo savoure la vie au sein d’une prison dorée. Ce serait donc le motif de la posture silencieuse de celui qui en aura fait voir de toutes les couleurs au Président de la transition 2012-2013, le Pr Dioncounda Traoré. Pourtant, l’affaire avait été quasiment oubliée. Au final, le team Amadou Haya Sanogo fait profil bas pour l’heure et le dossier a été effacée de l’actualité avec la crise au Centre qui a fini par dépasser la nation entière.

Lamine Sissoko

 Le Démocrate