Le président de la Commission du désarmement, démobilisation, réinsertion et réintégration (DDR), Zahabi Ould Sidy Mohamed, a partagé  sa vision de l’application de l’Accord d’Alger.

 

 La volonté des militaires pour une application intégrale de l’Accord de paix issu du processus d’Alger suscite des remous et des grincements de dents. Plusieurs associations ou regroupements d’associations, de partis politiques, voire de la société civile sont contre son application en l’état actuel.

Zahabi Ould Sidy Mohamed, dont la structure a en charge depuis 2015, l’intégration des ex-combattants dans les forces de sécurité et de défense ou en facilitation de leur retour à la vie civile, s’est exprimé sur la question de l’application de l’Accord d’Alger, contesté par des Maliens.

Invité sur le plateau de la télévision du Groupe Walaha, l’ancien ministre des Affaires étrangères du Mali, a reconnu des avancées dans l’application dudit Accord malgré des difficultés dans sa mise en œuvre sur le terrain.

A ceux qui sont contre l’application de l’Accord, le patron de la CNDDR, s’est déclaré pour l’application du document paraphé à Bamako entre les groupes armés et le gouvernement malien en 2015, nonobstant quelques réserves.  Comme la plus part des accords signés à travers le monde, M. Zahabi a laissé entendre qu’il est difficile d’appliquer un accord à la lettre. Et qu’il est juste un outil qui permet d’aller à la paix, de faire en sorte que les maliens se parlent, qu’ils se fassent confiance au nom de la seule paix.

Aux sceptiques qui estiment que le Mali sera divisé, l’invité leur a demandé de faire preuve de patience et qu’au bout du compte, tous les maliens vont se retrouver. « Nous voulons que nos compatriotes comprennent que nous sommes résolument engagés à aller à la paix et que cette paix sera difficilement acquise si nous ne nous donnons pas la main », a-t-il déclaré.

En parallèle, les « mesures de confiance » prévues par l’Accord, comme conditions préalables au DDR, ont été négociées entre les parties avec l’appui de la Médiation et des forces internationales déployées au Mali dans le cadre du CSA (Comité de Suivi de l’Accord), de la CTS (Commission Technique de Sécurité) et sur le terrain.

La principale mesure de confiance a été la mise en place de patrouilles mixtes entre groupes armés et forces armées maliennes, sous commandement unifié du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), dont la responsabilité est de restaurer la confiance entre les parties, et de sécuriser les sites de cantonnement dédiés au DDR, et ce sans désarmement.

Trois ans après le début des opérations de DDR, M. Zahabi a donné le nombre de combattants comptabilisés en 2021. Sur un objectif de 3 000 combattants dans l’armée reconstituée, ce sont 1 800 ex-combattants des mouvements signataires qui ont rejoint les FaMas. Ceux-ci a-t-il affirmé, participeront au nom du Mali à la lutte contre le terrorisme.

Et de détailler ce que sera la suite des ex-combattants qui ne seront pas enrôlés dans l’armée reconstituée.

Faut-il rappeler que les retards du DDR sont liés au processus de paix et à l’absence d’avancées concrètes. Selon la Fondation pour les recherches stratégiques, à chaque étape du DDR, l’absence de confiance entre les parties a entraîné des délais. Le gouvernement a révélé la Fondation, met la pression sur le DDR mais, en revenant constamment sur ses engagements, notamment dans la prise en charge du MOC, et en retardant les réformes institutionnelles.

Amadou Sidibé

Source : Arc en Ciel