La mobilisation des deux principales coalitions de l’opposition, le Front de sauvegarde de la démocratie et la Coalition des forces patriotiques ne faiblit pas. Après la répression du meeting du vendredi dernier, une marche est prévue le mardi 4 décembre prochain.


Face à la presse lundi dernier, les deux principales coalitions de l’opposition, le Front de sauvegarde de la démocratie et la Coalition des forces patriotiques ont exprimé leur indignation face à l’attitude du gouvernement.

Dans une déclaration publiée, ces organisations rappellent que plusieurs dizaines d’agents se sont acharnés sur Amadou Araba Doumbia, député à l’Assemblée nationale et membre du Bureau politique du parti SADI. «Son macaron d’élu national était accroché sur son boubou blanc. Il a été violemment frappé à coup de bâtons et de matraques. Admis à la Polyclinique Pasteur après un passage aux urgences du CHU Gabriel Touré, le sang coulait de son nez et de sa bouche suite aux coups de matraques et de pieds qui lui ont été assénés. Le député Doumbia souffrait de contusions sur tout le corps avec des ecchymoses au niveau de la tête et de nombreuses boursouflures. Il présentait une plaie béante à la face intérieure de la lèvre inférieure ayant nécessité quelques points de suture. Il saignait abondamment », indique l’honorable Oumar Mariko.

Les examens radiologiques ont révélé une fracture de la côte du côté gauche sans atteinte du poumon, soutient-il, ajoutant que d’autres participants au rassemblement ont été blessés. «Quelques-uns ont été interpellés et au moins deux militants sont détenus au commissariat du premier arrondissement de Bamako. Il s’agit de Sadou Touré, 38 ans, et de Bassidi Haidara, 28 ans.

Dans son obsession à étouffer par la violence toute contestation même pacifique, le régime n’a pas hésité à ordonner à sa police de gazer des personnalités de dimension nationale et internationale comme Ali Nouhoun Diallo, Soumaïla Cissé, Mme Sy Kadiatou Sow, Djibril Tangara, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokalla Maïga, Housseinou Amion Guindo, Maître Mountaga Tall et Hassane Barry, Djiguiba Keïta, Oumar Mariko ou Coulibaly Kadiatou Samaké. Nous condamnons avec la dernière énergie la répression barbare planifiée par les plus hauts responsables du régime», déclare-t-il.

Cette «agression barbare ne restera pas sans conséquences», promet-il. «D’ores et déjà, les responsables des organisations signataires tiennent Ibrahim Boubacar Keïta, Soumeylou Boubèye Maïga et le général Salif Traoré pour responsables de cette violence que rien ne justifie. Nous lançons un appel à toutes les forces démocratiques de l’intérieur et de l’extérieur afin qu’elles se mobilisent pour mettre en échec le fascisme rampant et les plans machiavéliques du régime. Face à l’arrogance d’État et aux velléités autocratiques du régime, nous ne resterons pas les bras croisés», fulmine le président du parti Sadi.

Et d’assurer qu’au plan judiciaire, des plaintes, avec constitution de parties civiles, seront lancées contre SBM, le général Salif Traoré, le commissaire divisionnaire Siaka D. Sidibé, directeur de la Police du district et le commissaire principal Siriman dit Bah Tangara, commissaire du 1er arrondissement de Bamako pour violations de la constitution et de la loi, coups et blessures volontaires ayant entraîné de graves lésions.

À l’Assemblée nationale, a-t-il soutenu, les partis membres du FSD et de la Cofop boycotteront les séances d’écoute programmées sur le projet de loi organique relatif à la prolongation du mandat des députés. «Des députés des deux regroupements d’opposition interpelleront devant l’Assemblée nationale le gouvernement de fait et notamment les ministres de la Sécurité, de la Justice et de la Santé et une enquête parlementaire internationale sera ouverte. En attendant, une marche populaire de protestation et de résistance contre la répression, la violation de la constitution, les dérives anti-démocratiques et autocratiques, les projets de découpage territorial et de déstabilisation du Mali et l’insécurité sera organisée le mardi 4 décembre», a-t-il ajouté.

«En s’en prenant au droit de manifestation pacifique garanti par la constitution, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta veut intimider et terroriser l’opposition, les forces vives et l’ensemble du peuple malien», soutient Me Mohamed Aly Bathily. «Ce faisant, il espère faire passer par la terreur ses réformes dont la finalité est la déstabilisation du Mali. Nous ne céderons point. Puisqu’aucune liberté publique n’est soumise à l’autorisation du gouvernement. C’est un droit constitutionnel et il n’est pas négociable», peste-t-il.

Zan Diarra

Source: Soleil Hebdo