Le Président du parti Mouvement Citoyen Pour l’Alternance le Travail et la Transparence (MC-ATT), monsieur Jeamille BITTAR est déboussolé. L’opérateur économique et ancien président de la Chambre de commerce et d’Industrie court dans tous les sens en vue de pouvoir survire sur la scène. Ancien membre du cercle des barons de l’ex Mouvement citoyen puis membre du bureau national du PDES après la mutation du mouvement, BITTAR a présidé aux destinées d’une des Institutions maliennes. Il a été président du Conseil Economique Social et Culturel (CESC) pour deux mandats. Après la chute du régime ATT à la suite du coup de force farfelu organisé par la bande de soldats, l’opérateur économique, qui a fait un saut dans l’arène politique, est devenu une sorte d’orphelin.

Au lendemain du coup d’Etat du 25 mars 2012, Jeamille a vu de toutes les couleurs. La junte militaire du CNDRE l’avait terrorisé à cause de ses liens privilégiés avec l’entourage immédiat Président déchu. Il a été en quelque sorte humilié par les nouveaux hommes forts de l’époque.

Après un retour à l’ordre constitutionnel marqué par l’avènement d’IBK, l’ancien baron du PDES a pris le temps d’observer avant de mettre sa propre formation politique sous les fonts baptismaux. Dans cette aventure, BITTAR est avec certains camarades du temps de leur compagnonnage au sein du Mouvement citoyen.

Sous IBK, l’homme d’affaires s’est illustré comme un grand calculateur. Il n’avait pas voulu prendre la tunique d’opposant. D’abord dans une posture de centriste, son parti a fini par signer l’accord de gouvernance politique proposé par IBK lors du second mandat. BITTAR est perçu comme un oiseau migrateur à cause de sa propension à signer des accords politiques. Tantôt avec l’opposition radicale, tantôt avec le pouvoir qu’il courtise, BITTAR s’est révélé un courtisan de tous les régimes. Il a suivi le mouvement déclenché par le M5 et est au premier plan de toutes les rencontres de ce regroupement.

Pour le processus de mise en place du CNT, il est intéressé. En réalité BITTAR est un calculateur qui est déboussolé par la tournure des événements. Le président du MC-ATT sera-t-il dans le futur organe législatif de la Transition ? L’avenir nous édifiera.

LAYA DIARRA

Source :Le Soir de Bamako