L’actualité politique dans notre pays est en ébullition depuis la signature de l’accord politique de gouvernance ayant prévalu à la formation du gouvernement piloté par Boubou Cissé ! Si nombreux parmi les politicards maliens étaient réticents à y souscrire au départ, on assiste maintenant à une véritable ruée vers cela, beaucoup de ceux qui affluent étant aujourd’hui convaincus que c’est de cela qu’ils pourraient avoir quelque chose à grappiller en ces temps de vache maigre.

Ce qui n’est pas sans conséquence pour la plateforme qui a servi de marche pied pour IBK pour s’offrir un second bail (avec le peuple ?), son président, Dr Bocari Tréta, s’étant toujours montré très gourmand, au point de ne toujours laisser que la portion congrue à ses nombreux partenaires, parmi lesquels, toute une panoplie de « mercenaires » en quête de prébendes. Dès lors, il fallait s’attendre à voir les choses évoluées de cette manière, surtout que le machin sorti tout droit des tiroirs du nouveau Premier ministre Boubou Cissé leur donnait l’occasion de faire la rebelote au gré de leurs intérêts !

Ainsi, un mois aura suffi pour voir la chapelle dirigée par le président du RPM s’effondrer comme un château de cartes… En effet, une nouvelle alliance composée de plus de 10 partis politiques et d’associations regroupés au sein de l’alliance Action Républicaine pour le Progrès (ARP), constituée en partie des « déçus » de l’EMP, est désormais sur orbite, histoire de pouvoir renégocier les choses au mieux de leurs intérêts, ceux auxquels ils s’attendaient de l’autre côté, mais qui ne sont jamais venus.

L’ambigüité dans la démarche de ce nouveau pôle politique, et qui traduit d’ailleurs les intentions de ses initiateurs, c’est qu’ils prétendent « soutenir » le Président de la République en dehors de l’actuelle majorité. Ce genre de prouesses, on ne les voit qu’en politique ! En effet, comment quitter une majorité pour créer une nouvelle majorité ?

Le Président IBK serait-il à la manœuvre pour faire regretter à Tréta et compagnons la bravade qui aura été le soutien à la motion de censure, si avortée qu’elle fut, mais qui l’aura forcé à se défaire du Premier ministre auquel il croit naïvement devoir sa réélection, en l’occurrence Soumeylou Boubèye Maiga ? Rien n’est moins sûr, vu que la nouvelle trouvaille est pilotée par un homme qui, au plus fort de son idylle avec le régime, disait « tenir le Président sous ses aisselles… en laisse », si vous voulez !

« Il est nécessaire aujourd’hui pour passer à l’étape de la stabilisation et de la réalisation des réformes, que des identités s’affirment dans la cohérence. Nous recherchons la cohérence et l’efficacité, et c’est dans ce sens que nous situons notre action », s’exclamait Tiéman Hubert Coulibaly, plusieurs fois ministre, mais aujourd’hui en disgrâce pour son incapacité à gérer les dossiers qui lui ont été confiés. Une manière de dire que l’EMP de Tréta a montré ses limites en matière d’efficacité, sinon que ce sont eux les frondeurs qui n’en peuvent plus, pour avoir atteint leurs limites dans l’attente de maroquins !

A côté des « affairistes », pardon des ‘’ARPistes’’, il y a cette autre catégorie de politicards qui, toute honte bue, se font appeler « collectif des anciens candidats à l’élection présidentielle de 2018 » qui cherchent eux aussi d’avoir de quoi se mettre sous les dents ! Dire que ces gens se croyaient en mesure de diriger notre Mali, mais c’est le monde à l’envers ! En effet, s’ils sont convaincus qu’ils étaient capables de faire quelque chose pour le Mali, ils ne se seraient pas ridiculisés en spectacle à la Primature devant le Premier Ministre, ils auraient plutôt mis en branle leurs carnets d’adresses, leurs réseaux (ils jurent tous la main sur le cœur qu’ils en ont en pagaille) en vue de venir en aide à la patrie en danger.

S’ils avaient pu cela, à leur place, ce sont le Président de la République et son Premier ministre qui seraient venus vers eux, voire se prosternés devant eux ! Mais hélas, ils ont raté le coche et montré aux Maliens qu’ils étaient eux-aussi des « affamés politiques » en quête de prébendes !

De ce qu’il précède, une seule certitude : nos hommes politiques manquent de tout, sauf des idées, pas pour construire le Mali, mais pour « se construire » sur le dos du peuple ! Malheureusement pour le peuple, ils ont toujours en face des interlocuteurs du même plumage… Pas de doute donc que le « festival des brigands » a encore de beaux jours devant lui dans notre pays !

Ganaké

 

Source: lepays