Avant-hier opposant, hier membre de la majorité, et aujourd’hui rebelle dans la majorité, Mamadou Oumar SIDIBE du PRVM-Fassoko est certainement l’incarnation de l’homme du « tiou tia tiou » du marigot politique malien, un vrai caméléon au sens propre du terme.

Ces propos annonçant le choix de son parti d’opter pour l’opposition, tout comme les griefs formulés contre le régime IBK raisonnent encore dans l’air ! «Nous n’avons pas été sollicités, ni contraints par un autre parti politique d’aller à l’opposition. Nous pensons, contrairement à d’autres partis politiques que l’opposition ne doit pas être vue comme une mauvaise chose. Aussi, on ne doit pas avoir peur d’aller à l’opposition, car elle est indispensable dans une démocratie». Ces propos sont de Mamadou Oumar Sidibé !

Pourtant, au plus fort moment de contestation postélectorale de 2018, et alors que les autres étaient au four et au moulin, l’homme n’hésitera pas à poignarder ses camarades de l’opposition en signant forfait pour aller se livrer à la majorité présidentielle mains et pieds liés, avec armes et bagages, appelant finalement ses partisans à voter IBK au second tour de la présidentielle ! Un acte qui irrita les partisans de l’homme et tous ceux qui ont voté pour lui au premier tour de la présidentielle. Mais on le comprend, car lui, tout comme nombre de candidats en quête de strapontins, ont vite fait de tourner casaque leurs vestes dans l’espoir de se voir gratifier de postes.

On nous rapporte que lui spécifiquement serait obsédé par le désire de devenir Directeur Général des Douanes du Mali ! Ceci explique-t-il cela ? En tout cas, la suite des événements semble confirmer cela, car autant ils étaient nombreux ces candidats partants pour amuser la galerie à rejoindre la majorité entre les deux tours de la présidentielle, autant ils sont aujourd’hui des frustrés en rébellion contre la majorité présidentielle. Ils veulent donc disputer à Bocari Tréta la légitimité qui est sienne en tant président de la majorité, et aussi en tant que compagnon du Président de la République ! Mais la vérité est qu’ils n’ont eu ce qu’ils espéraient, affamés qu’ils sont : des postes !

« Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle de 2018, en tant que candidat de la Coalition pour le Renouveau Politique (CRP), nous avons fait le choix de soutenir le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA pour la mandature 2018-2023 sans condition. C’est ainsi que nous avons adhérer au regroupement « Ensemble Pour le Mali » afin d’apporter notre savoir-faire pour la sortie de crise, l‘intégrité du territoire national. Mais aussi soutenir le Président de la République ainsi que toutes les institutions de la République. Près d’un (01) an, à l’EPM, nous n’avons pas pu agir efficacement de concert avec le gouvernement pour traduire en actions concrètes les nombreuses aspirations de nos populations…

Le leadership au sein de EPM n’a pas pu créer des conditions favorables pour ce faire, hélas. Ce compagnonnage à lEPM n’a pas pu produire les résultats escomptés, à savoir fournir un socle solide et un soutien ferme au gouvernement dans la mise en œuvre de son plan d’actions et de préparation des réformes institutionnelles nécessaires pour un nouveau départ de notre cher Maliba. C’est donc compte tenu de ces difficultés que j’ai décidé en toute responsabilité de suspendre ma participation aux activités de l’EPM ainsi que les anciens candidats ayant soutenu IBK au second tour. Je réitère notre soutien au Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA et au Gouvernement ».

Que de blabla ! Aussi continuent-ils de croire naïvement qu’ils peuvent encore mener en bateau les maliens ! Ils n’ont pas encore compris que les citoyens en ont marre de leurs jeux abjects dans leur course effrénée pour les besoins de leurs ventres. L’ambigüité dans la démarche de ces anciens candidats comme Mamadou Oumar Sidibé, c’est qu’ils prétendent « soutenir » le Président de la République en dehors de l’actuelle majorité. Ce genre de prouesses, on ne les voit qu’en politique ! En effet, comment quitter une majorité pour créer une nouvelle majorité ?

A côté donc des « affairistes », pardon des ARPistes dirigés par l’ex-ministre Tiéman Hubert Coulibaly, ces politicards qui se font appeler, toute honte bue, « collectif des anciens candidats à l’élection présidentielle de 2018 » qui cherchent eux aussi d’avoir de quoi se mettre sous les dents ! Dire que ces gens se croyaient en mesure de diriger notre Mali, mais c’est le monde à l’envers ! En effet, s’ils sont convaincus qu’ils étaient capables de faire quelque chose pour le Mali, ils ne se seraient pas ridiculisés en spectacle devant les Maliens, ils auraient plutôt  mis en branle leurs carnets d’adresses, leurs réseaux (ils jurent tous la main sur le cœur qu’ils en ont en pagaille) en vue de venir en aide à la patrie en danger.

Mais hélas, ils ont raté le coche et montré aux Maliens qu’ils étaient eux-aussi des « affamés politiques » en quête de prébendes… De ce qu’il précède, une seule certitude : nos hommes politiques manquent de tout, sauf des idées, pas pour construire le Mali, mais pour « se construire » sur le dos du peuple ! Autant dire que le « festival des brigands » a encore de beaux jours devant lui dans notre pays !

Flani SORA

Cellule de communication de Koulouba     

Source : Notre Voie