La motion de censure contre le gouvernement du Mali dirigé par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a été finalement déposée, hier, mercredi 17 avril 2019, à l’Assemblée nationale du Mali lors d’une séance plénière. Ladite motion de censure a été déposée par l’honorable Sory Ibrahima Kouriba, président du groupe parlementaire RPM (Rassemblement pour le Mali), le parti au pouvoir, et par l’honorable Amadou Maïga, vice-président du groupe parlementaire VRD (Vigilance Républicaine démocratique), qui anime l’opposition parlementaire. Les députés initiateurs de cette motion de censure motivent leur motion de censure par « l’incapacité du gouvernance à gérer le pays».

«Aujourd’hui, le pays va très mal, nous avons décidé, un certain nombre de député de la majorité comme de l’opposition de déposer une motion de censure comme l’article 96 de notre règlement nous autorise. A cet instant, je vous remets la motion de censure de certains nombre de député de la majorité et de l’opposition », c’est en substance ce qu’a déclaré, hier, aux environs de 14h 45 minutes, l’honorable Sory Ibrahima Kouriba, président du groupe parlementaire RPM (Rassemblement pour le Mali), le parti au pouvoir, en pleine séance plénière de l’Assemblée nationale du Mali.

Avant de remettre le texte de la motion de censure au secrétaire parlementaire qui était à côté du président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Issaka Sidibé. Après un diagnostic de la situation du Mali, l’honorable Kouriba a fait savoir que cette équipe gouvernementale ne peut pas amener le Mali loin. Pour lui, cette motion de censure est motivée par la situation du pays dont la situation sécuritaire.

A l’en croire, la signature de 15 députés pour pouvoir déposer une motion de censure est déjà acquise. L’honorable Amadou Maïga abonde dans le même sens en disant que c’est la première fois au Mali que l’opposition et la majorité, main dans la main, dépose ensemble, une motion de censure contre un gouvernement. Pour lui, le vote de cette motion de censure permettra au Mali d’avoir un premier qui réunira les maliens. « Aujourd’hui, nous sentons que les Maliens sont divisés sur tous les plans, que ça soit sur le plan social, sur le plan sécuritaire », a-t-il dit.

Selon lui, Soumeylou Boubèye Maïga n’arrive pas à remplir les missions qui lui sont confiées sur le plan de la sécurité, sur le plan de la santé, sur le plan de l’éducation. L’honorable Maïga a fait savoir que le front social est en ébullition avec les grèves qui ne finissent pas. « Ce gouvernement est incapable de gérer ce pays aujourd’hui », a-t-il dit. Il a sans ambages affirmé que cette motion de censure passera. Cette motion de censure sera soumise au vote des députés probablement demain vendredi 19 avril 2019 ou la semaine prochaine. Une réunion des responsables de l’Assemblée nationale est prévue pour ce jeudi 18 avril 2019 aux environs de 11 heures.

Ils vont certainement se pencher sur cette motion de censure. En tout cas, l’article 78 de la constitution du 25 février 1992 stipule que « … L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée. Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session. Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt quatre heures qui suivent, est votée ».

Aguibou Sogodogo

 

Source: Le Républicain