La situation sécuritaire et sociale du pays est inquiétante voire angoissante à cause de la mauvaise gouvernance et de la gabegie financière dans la gestion des maigres ressources financières de l’Etat. C’est là le constat fait par Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de la Plateforme « Awn Ko Mali Dron », lors d’une conférence de presse, le samedi dernier. Occasion pour ce regroupement de se prononcer sur la tenue du Dialogue national, la situation sécuritaire du pays qui ne cesse de se dégrader et l’organisation des élections législatives prévues pour le mois de mars prochain.

Selon Mme Sy Kadiatou Sow, les craintes  de la plateforme sur le caractère non inclusif du dialogue, se sont avérés  juste. : « Le DNI n’a  pas réussi à mettre  en place  un mécanisme  indépendant de suivi  évaluation doté d’un pouvoir d’action ou d’injonction ». Aussi, la plateforme dénonce la façon dont les débats ont été  menés : le dialogue est formaté. L’objectif principal du gouvernement était de faire accepter la révision constitutionnelle et les élections législatives en conformité avec les engagements de l’accord politique de gouvernance, en témoignent les principales résolutions brandies  parmi de nombreuses autres recommandations pertinente de certaines commission », a affirmé  Mme Sy. Kadiatou Sow.

Cette situation n’étonne guère la  présidente de la Plateforme : «  Dès le début, le processus a été conçu de manière unilatérale par le Président et ses alliés (dès l’élaboration des TDR, le format, le contenu, le choix des organes et personnalités devant conduire le DNI, le processus décisionnel). Résultat : C’est un dialogue « administré » la forte présence des représentants de l’administration et l’influence du pouvoir politique tout au long du processus ont faussé les débats ».

Concernant les sujets débattus,  la présidente de la Plateforme a indiqué  que des questions fondamentales, telles ; « la relecture de l’APR, la révision constitutionnelle, l’amélioration du cadre législatif et réglementaire  et la bonne administration des élections n’ont  fait l’objet de débats profonds conduisant à des propositions. Comment ne pas en conclure que le DNI a été « orienté ». Le caractère souverain n’est indiqué nulle part dans les résolutions : encore une fois les résolutions des assises n’ont aucune force contraignante et leur sort est lié à la libre décision  du Président de la République ».

La situation sécuritaire ? Mme Sy Kadiatou Sow dira qu’elle est en plus d’être inquiétante, voire angoissante ! Ce sont les fondements de l’unité nationale, de la cohésion sociale qui sont atteints et les espoirs de développement qui s’éteignent. Face à cela les Maliens doivent prendre leur responsabilité : « Je pense très sincèrement que les Maliens se doivent d’assumer eux-mêmes, parce que chaque partenaire du Mali qui vient ici, vient avec des intentions particulières. Comme on le dit, chacun vient en réalité pour défendre ses propres intérêts d’abord. Donc, il n’y a pas grand-chose à attendre de ces gens-là. Nous pensons (au niveau de notre plateforme Anw Ko Mali dron) que le Mali aussi doit défendre son intérêt tout simplement. C’est bon de décrier les autres et de dire que la faute vient d’eux, mais qu’est-ce que nous-mêmes, faisons pour défendre nos intérêts face à la France et aux autres puissances étrangères ? Il y a des responsabilités qu’il faut situer, mais le plus important est notre propre volonté politique et notre engagement pour le Mali. Si nous dégageons une feuille de route et disons aux autres voilà ce que nous voulons, ils seront obligés de nous suivre… », assène  la présidente de  de Awn Ko Mali.

Pour elle, l’ébullition permanente  du  front social  est de la responsabilité du  pouvoir : «  en raison essentiellement du non-respect des engagements tenus pour calmer les mouvements de grève ou de colère des populations excédées par la mauvaise gouvernance. Les opérateurs économiques continuent de courir derrière leurs paiements par le Trésor Public et les ménages vivent dans l’angoisse du lendemain. Les autres doivent serrer la ceinture et consentir des sacrifices pour financer l’effort de guerre, alors qu’aucune réduction significative du train de vie de l’Etat et notamment de son chef n’est visible, bien au contraire ! », souligne  la présidente  de Awn Ko Mali.

Quant à la tenue des élections  législatives  en  mai 2020,  elle a fait part de son scepticisme : « Les mêmes conditions qui ont prévalus aux reports successifs  demeurent. La situation sécuritaire  s’est dégradée. Le fichier électoral pose toujours problème. Nous risquons d’assister à des élections biaisées  ».

Mémé Sanogo

 

Source: L’Aube