Le jeudi 25 octobre 2018, à la Maison de la presse, s’est tenue une conférence de presse pour non seulement présenter le nouveau bureau exécutif de la Commission électorale nationale indépendante, mais aussi apporter des précisions par rapport à la destitution du président et du 1er questeur de l’institution.

Bien que l’élection présidentielle soit terminée, ses séquelles continuent de tourmenter certains acteurs chargés de la question électorale. L’une des révélations fracassantes de cette rencontre fut le non paiement des allocations des 631 délégués  de Ténenkou, Niafounké  et Kidal pour le second tour de la présidentielle.

Dans sa prise de parole, le nouveau président de la Ceni, Me Issiaka Sanogo, n’est pas passé par quatre chemins. C’est ainsi qu’après les mots de remerciement à l’endroit des hommes de medias et ses collègues de la Ceni qui lui ont accordé leur confiance, il a indiqué que cette institution traverse une véritable crise  de gouvernance et de transparence jamais égalée. A l’en croire, depuis le début de ce mois, une majorité écrasante des commissaires de la Ceni,  lors d’une assemblée générale, mettait en cause la violation du règlement intérieur de l’institution à savoir le non respect des décisions de la plénière, la gestion chaotique et l’affairisme de l’ancien président, Amadou Bah, et son premier questeur, Beffon Cissé.

Dans son argumentaire, il affirme que plusieurs cercles et délégués communaux sont aujourd’hui à quatre mois d’arriéré de salaire.  Une situation intrigante qui, selon le nouveau président, atteste une gestion calamiteuse  des 683 630 000 FCFA versés par le ministre des Finances pour le fonctionnement de la Ceni jusqu’en fin novembre.  A cet effet, poursuivra-t-il, la Ceni,  lors de sa plénière  tenue le 03 octobre, regroupant 14 membres sur les 15, a constaté des manquements  et errements dans l’exécution du budget de l’année 2018. Ainsi a-t-il été  décidé, conformément à son règlement intérieur de mettre en place une commission ad hoc à mesure de caractériser les manquements.

Dans le but de faire toute la lumière sur ces questions troublantes, plusieurs auditions ont alors été faites à l’endroit de l’intéressé  qui affirme avoir acheté des voitures pour le personnel,  acheté des tablettes à 11 millions, une photocopieuse à 16 millions, et enfin des meubles  à 100 millions. Ces arguments fallacieux  qui font dormir débout a conduit l’organisation d’une plénière extraordinaire destituant ainsi l’ancien président Amadou Bah et Beffon Cissé.

Pour couper court à des procès d’intention,  Evariste Camara,  le nouveau premier questeur, dira qu’il n’est nullement question d’appartenance politique, mais  d’honnêteté et de bonne gouvernance.

Adama TRAORE

Source: La Preuve