Comme dans tous regroupements, le Mouvement du 5 juin- rassemblement des forces Patriotiques (M5-RFP) fait face à l’épreuve des divergences. Espoir Mali Koura (EMK), le mouvement dirigé par l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko, n’adhère pas au mémorandum présenté par le M5RFP le 1er juillet. Il n’a pas signé ce mémorandum, qui selon son leader, ne correspond pas à sa vision.

Le Mouvement Espoir Mali Kura (EMK) n’est pas d’avis avec le mémorandum du M5-RFP. L’organisation reste sur sa position initiale: « la démission d’IBK et de son régime ».
En effet, dans une vidéo virale, le Président de ce mouvement politique a fait savoir qu’il n’adhère pas à la position actuelle du grand rassemblement dont il est fondateur. Ainsi il l’a fait savoir dans une vidéo, mais aussi, il n’a pas signé ce document.
Une chose est sure, l’unité de la contestation contre le pouvoir actuel est menacée par des dissensions internes et tend inexorablement vers une probable cassure. Membre de la troïka à l’origine des premières protestations, l’EMK s’est démarqué des propositions de sortie de crise du M5RFP, dont il a même refusé la signature.
Dans un mémorandum, la coalition a dicté ses conditions pour éviter le départ du Président de la République. Elle suggère notamment de maintenir celui-ci, mais sans pouvoir réel de décision. À ce propos, elle exige la dissolution de l’Assemblée nationale et de la cour constitutionnelle, la nomination d’un Premier ministre devra avec des prérogatives élargies dans ses rangs.
« Ce n’est pas notre point de vue », a réagi le 1er juillet Cheick Oumar Sissoko dans une vidéo à l’issue d’une rencontre avec les membres de l’EMK le même jour que le mémorandum était présenté à la presse.
L’ancien ministre révèle que le mémorandum a été rédigé avec la conviction que le Président de la République le rejettera. « Pourquoi lui proposer si on sait qu’il va refuser ? », s’est-il interrogé.
Selon Cheick Oumar Sissoko, son mouvement est à l’origine de la contestation pour la démission d’IBK. Il assure que les autres, la CMAS Mahmoud Dicko et le FSD ont trouvé qu’ils avaient décidé de mener le combat. Ces derniers sont « venus nous suggérer de mutualiser les actions ».
Il estime qu’il n’y a pas de raison de changer de cap du moment où le bien-fondé de leur lutte n’a jamais été remis en cause depuis la première sortie du 5 juin à aujourd’hui.
Cette position de l’EMK heurte celle de l’Imam Mahmoud Dicko qui souhaite aujourd’hui que le M5RFP abandonne la demande de démission du Président de la République. L’imam fonde sa position notamment sur les efforts de la CEDEAO qui négocie une sortie de crise pacifique entre les acteurs.
Face à ces divergences, il est bien plus que clair que le grand mouvement de la contestation risque de s’éclater si les leaders ne revoyaient pas leurs positions respectives.
Mais ce faisant, l’autre mal qui les guette est plus dangereux et peut même les faire disparaître de la scène. En effet, les jeunes de tous ces regroupements mettaient en garde ces leaders face à une quelconque déviation de l’objectif du départ. Ces leaders sont plus que jamais menacés avec ces fissures qui se font sentir peu à peu.
Bourama Kéita

Source: Le Combat