Tôt le matin, un tweet annonce une attaque perpétrée sur le poste de gendarmerie de Dougabougou par des individus radicaux faisant deux morts et des blessés. Peu après un autre tweet, déchire la toile et infirme le contenu du premier tweet, arguant la fausseté du contenu du premier tweet. Colère et malaise finalement et voilà un questionnement poignant.

 

Le ridicule tuerait-il encore dans notre Mali ? Le contraire étonne et oblige à des interrogations qui s’adressent forcément au ministre en charge de la Communication, porte-parole du gouvernement de la république. Yaya Sangaré, insaisissable parce que prompt à vouloir communiquer coûte que coûte sans en harmonie ne serait ce qu’avec la Dirpa, communique directement via son compte tweeter. Chose qui à la longue pourrait lui être très préjudiciable. En effet, le samedi dernier quelques heures après l’attaque perpétrée par des individus armés radicaux selon ces termes, en motos ont attaqué une position de la gendarmerie nationale de Dougabougou, dans le cercle de Niono. Bilan provisoire annoncé par le ministre porte-parole faisait état de deux morts dans le camp des gendarmes et un blessé toujours dans le camp des loyalistes. Les assaillants, ajoutera le ministre porte- parole, se seraient retirés sur Siribala, la cité sucrière. Jusqu’alors, rien d’anormal, il a fait son boulot et rien pour l’en vouloir.

Que non! Le ministre porte-parole retweete quelques heures plus tard, en jetant le discrédit sur sa propre manière de communiquer.

Revenant à la charge toujours dans sa volonté d’informer sans doute très vite, il ouvre son compte et tac-tac en retweetant dans le sens inverse même si, le retweet apaise. Il assure dans son second tweet que contrairement l’information diffusée sur le bilan provisoire de l’attaque perpétrée par des individus radicaux annoncé sur le poste de gendarmerie de Dougabougou, qu’aucun gendarme n’a été tué ? Que les terroristes ont pénétré dans la localité en tirant dans tous les sens sans aucune victime ou blessé.  De la confusion qui ne ferait pas très sérieux, on est en droit de s’interroger sur l’utilité du cabinet ministériel au sein duquel trônent des journalistes professionnels, un en tout cas. Ont-ils leur mot à dire à l’occasion de la conception des tweets officiels du ministre, ou est-ce à dire que ce dernier tweet quand il veut et comme il veut ? Quel rôle jouerait encore la Dirpa dans la communication de crise puisque depuis un certain temps, ça va dans tous les sens !

Cheick Alpha Sow.

LE COMBAT