Au niveau de responsabilité qui est celui du Gouvernement, des bourdes verbales ou communicationnelles comme celles auxquelles l’on assiste maintenant doivent être évitées.

 

Décidément, le ministre porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré à des soucis à se faire. Tant l’homme ne semble pas maitriser les sujets sur lesquels il se prononce souvent hâtivement. Quelle mouche à piqué le ministre Sangaré en voulant, à gorge déployée, « communiquer », sur l’attaque de Dougabougou-Ségou le samedi dernier ? Il n’y a eu aucune victime, mais le ministre Yaya Sangaré s’est empressé de tweeter que nos gendarmes ont été tués ! Avant de faire un honteux rétropédalage, toute honte bue. Sans présenter ses excuses aux parents des gendarmes servant à ce poste. Ceux-ci étaient déjà « en deuil » après la première sortie de celui qui porte la parole du Gouvernement. « Contrairement à l’information diffusée sur le bilan provisoire de l’attaque des individus radicaux contre le poste de gendarmerie de Dougabougou, aucun gendarme n’a été tué. Certes des terroristes ont pénétré la localité, en tirant dans tous les sens, mais on ne déplore aucune victime », a-t-il tweeté après.

Et ce n’est pas la première fois que le ministre Yaya Sangaré commet des bourdes de ce genre surtout sur le terrain de la crise sécuritaire et dans d’autres domaines. Excès de zèle ou incompétence ? Nul ne saurait le dire. Mais il semble que le ministre Sangaré doit revoir la copie de ses interventions.

A titre de rappel, après certaines attaques récentes dans le centre du pays, le « Communiquant » du gouvernement a longtemps tergiversé entre donner le bilan (souvent évolutif) et garder le silence comme une carpe. Et souvent les bilans communiqués par le ministre sont erronés !

A la veille du procès reporté siné de l’ex-chef putschiste Amadou Haya Sanogo, le porte-parole du gouvernement a sorti un communiqué expliquant les raisons motivant le report du jugement de cette affaire. Et ce communiqué n’était qu’un plagiat de communiqué provenant du Parquet général, mais le timing de sa publication avait posé problème aux juges qui avaient dénoncé une immixtion de l’exécutif  sur les plates-bandes du judiciaire.

Dans un récent tweet, l’ancien ministre de la Communication et ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga Tall, avait taclé le ministre de la Communication Yaya Sangaré sur la polémique du report ou non des prochaines élections législatives. « Difficile de porter efficacement une parole quand on ne comprend pas le sujet », avait-il écrit comme pique au ministre Sangaré.

Par ailleurs, les interventions de hauts responsables du pays sur divers sujets révèlent de très mauvaises communications. C’est le cas des propos du Premier ministre annonçant le recrutement d’enseignants volontaires en pleine grève des syndicats d’enseignement. Ce qui a certainement contribué à la radicalisation de cette grève…  Sans compter la cacophonie au sommet de l’Etat sur des sujets sensibles comme le dialogue avec les chefs terroristes maliens. C’est au point que par rapport à la communication gouvernementale, l’on ne peut que dire par euphémisme « Peut mieux faire » !

Bruno D SEGBEDJI

Source: Mali-Horizon