A l’issue des travaux de leur conférence nationale annoncée comme une simple formalité, les Abeilles se sont prononcées pour une candidature issu de leurs propres rangs. Une option qui repousse l’épilogue du débat qui agite la ruche à mesure qu’approchent la présidentielle de 2018.

Alliance democratie Mali ADEMA PASJ parti politique conference

Pour cette 15 ème conférence nationale de l’ancien parti majoritaire, les petits plats ont été mis dans les grands. Les poids lourds de la politique nationale ont affiché complets avec notamment la présence de Tiéman Hubert Coulibaly (UDD), de Modibo Sidibé (FARE), d’Amadou Thiam (ADP) ou encore  Mody N’Diaye (URD) pour ne citer que ceux-là.
En souhaitant la bienvenue aux invités à tout ce beau-monde, le N°1 de la Ruche, Tiémoko Sangaré, n’a pas manqué de faire mention des enjeux des assises et d’insister sur le contexte socio-sécuritaire dans lequel elles interviennent. Après cet épisode protocolaire d’ouverture des travaux, place aux questions essentielles sanctionnées au finish par une kyrielle de recommandations lourdes de conséquences.
Y figure par exemple le choix d’une candidature issue des rangs du PASJ pour la présidentielle de 2018. Si aucun nom n’a été mentionné officiellement, plusieurs délégués ont ouvertement évoqué celui de Dioncounda Traoré. Tiémoko Sangaré, président de l’Adéma,  a quand même tenu à temporiser les ardeurs en  indiquant notamment que les structures du parti vont s’atteler à une déclaration solennelle sur le sujet.
Autant dire que dans l’entendement du ministre des Mines d’IBK le parti n’a pas définitivement tranché la question. Et comme pour l’esquiver, il a lancé un mot d’ordre à sa famille politique en invitant notamment les Abeilles à aller au-delà  des résultats obtenus lors des dernières échéances électorales. «Nos défauts nous ont conduit à ces résultats et nous devons rester unis. Cela nous permettra d’atteinte la barre dépassant les 40%», a lancé l’actuel ministre des mines.
Ce qui n’a pas empêché les ruchers de revenir à la charge. Car, au bout de leur longue journée de labeur, les militants ont invité le Comité exécutif  à réunir les conditions pour une candidature interne. Ils ont, dans la foulée, dénoncé l’attitude du RPM depuis l’arrivée d’IBK aux affaires. A leurs yeux, le parti présidentiel ne montre aucune tendresse envers l’Adéma, une opinion largement partagée par les délégués venus de partout qui ont tenu à interpeler le comité Exécutif sur le partenariat entre leur parti et e RPM. Pour argumenter, ils ont même révélé que le parti présidentiel est protagoniste dans plus de 50% des litiges électoraux.
Il ressort des différentes interventions que le PASJ  ne veut plus être un faiseur de roi, quitte à remettre en cause le cadre de la CMP. Une frustration des militants qui ne peut que mettre dans l’embarrassas la tendance de certains cadres Adémistes à  miser sur un soutien à la candidature d’IBK dès le premier tour de la prochaine présidentielle. Avec un bouleversement aussi spectaculaire, il y a lieu de s’interroger sur le devenir des rapports entre mastodontes de la CMP ainsi que sur le fameux projet de fusion annoncé entre les deux ténors de la politique malienne.
Autant de questions méritent  d’être posées quant à la présence de l’Adéma au gouvernement, quand on sait que certaines sources prêtent au  chef de l’Etat l’intention de vider de l’équipe gouvernemental tout représentant de parti qui opterait pour une candidature autre que la sienne.