Le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, et plusieurs partis, associations qui continuent de rejeter les résultats de la présidentielle, ont signé une convention créant le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD). Le FSD se fixe comme objectif de défendre la démocratie.

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita fera désormais face à un large front qui conteste sa légitimité. Le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, est parvenu à faire adhérer une vingtaine de partis politiques et coordinations d’associations à sa cause.

Seul au départ sur le terrain de la contestation des résultats des urnes de la présidentielle, Soumaïla Cissé et d’autres chefs politiques, notamment Me Mohamed Ali Bathily, Me Mountaga Tall, Paul Ismaël Boro, Choguel Kokalla Maïga, Mamadou Traoré, Tiébilé Dramé… feront le combat de la démocratie, selon eux, une lutte commune.

Tiébilé Dramé a remercié le peuple pour le résultat obtenu lors des élections. “C’est grâce à vos engagements, détermination et combativité que nous avons été premier aux élections. Ce combat n’est pas fini. Il est loin d’être terminé. La lutte doit continuer pour le respect de la souveraineté nationale du peuple. Les autorités nous ont montré que le vote ne suffit pas dans ce pays. Le mécanisme électoral a été perverti à l’occasion de ces élections. Le chef du gouvernement et IBK en portent la responsabilité. C’est pourquoi nous avons lancé ce Front pour la sauvage de la démocratie.

La déclaration a été lue par Paul Ismaël Boro. Pour Tiébilé Dramé, c’est un symbole. “Enlevé avant d’être remis à la gendarmerie du camp I, Paul a fait 20 jours entre les mains des services de sécurité, mais les intimidations n’ont rien changé dans l’engagement de l’homme. Tout cela prouve à suffisance qu’il n’y a pas de démocratie…”.

“Partis politiques, mouvements politiques, syndicats, associations, leaders d’opinion, personnalités de toutes obédiences, citoyens attachés au respect des libertés démocratiques fondamentales, organisations faîtières des Maliens de l’extérieur réunis autour des idéaux de démocratie et de respect des libertés publiques ont décidé de s’engager dans cette lutte”, précise Paul Ismaël Boro.

Conscients des lourds sacrifices ayant conduit à la révolution de mars 1991 pour l’instauration des principes et libertés démocratiques, du multipartisme et la décentralisation, préoccupés par les risques sur les libertés publiques et les atteintes aux droits humains fondamentaux, en particulier les enlèvements, arrestations, détentions extrajudiciaires, tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants survenus tout au long du processus électoral, décidons de constituer une large coalition dénommée Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD)”, poursuit Paul Ismaël Boro.

Le FSD se fixe comme objectif stratégique de rassembler les forces vives pour sauvegarder la démocratie contre les dérives du régime en place, selon lui.

“Bientôt 2 mois que notre démocratie est piratée et manipulée par un régime dont la légitimité est plus que jamais contestée tant au pays qu’à l’extérieur. Bientôt 2 mois que notre patrie est sacrifiée et oppressée par des violations des droits de l’Homme, par des assassinats ou des attaques meurtrières, des humiliations sociales et catégorielles, des montées de haine, des conflits intercommunautaires, des abus d’autorité, des lâchetés administratives et des compromissions mafieuses claniques”, regrette Soumaïla Cissé, ajoutant que durant les trois derniers mois, 58 attaques terroristes, 287 morts plus de 5000 déplacés. “Ce décompte macabre est un signe d’alarme fait par le secrétaire général des Nations unies. Au même moment, pour le gouvernement il y a des progrès sensibles… Notre Mali ne sera plus notre Mali si nous courbons l’échine devant la loi taillée sur mesure pour et par une minorité prédatrice”, déclare-t-il.

“La déclaration qui vient d’être lue est donc un appel à la liberté, à notre liberté. C’est un ouvrage de combat. De combat collectif. Un combat de résistance contre l’ignominie, l’indignité, l’insécurité, la précarité, la duplicité et la trahison. C’est notre combat pour notre vie, pour notre avenir, l’avenir de tous les Maliens, de l’intérieur aussi bien que de la diaspora. La flamme de la volonté d’être, de la liberté d’agir et de la dignité retrouvée. Nous ne sommes pas seuls, nous sommes des centaines de milliers ! Nos voix porteront plus haut et plus fort notre combat quels que soient les obstacles. Aucun tourment ni aucune crainte ne peuvent nous envahir”, rassure-t-il.

Bréhima Sogoba

Source: L’Indicateur du Renouveau