Une trentaine de partis politiques, des mouvements politiques, des syndicats, des associations, des leaders d’opinion, des personnalités de toutes obédiences, des citoyens attachés au respect des libertés démocratiques fondamentales, des organisations faîtières des Maliens de l’Extérieur ont mis en place, le samedi 6 octobre 2018, le Front pour la Sauvegarde de la démocratie (FSD). L’objectif de cette organisation de lutte est de rassembler les forces vives des partis et mouvements politiques, des syndicats et organisations populaires et celles de la diaspora, des personnalités et leaders d’opinion ainsi que des activistes pour sauvegarder la démocratie contre les dérives du régime en place.

 

La cérémonie de mise en place de ce Front s’est déroulée au quartier Hamdallaye ACI 2000 de Bamako en présence de plusieurs personnalités. On notait la présence des candidats à la présidentielle de 2018 comme l’honorable Soumaïla Cissé, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokalla Maïga. Il y avait également des anciens ministres comme Tiébilé Dramé, Me Demba Traoré, Djibril Tangara, des responsables politiques comme Oumar Hamadoun Dicko du PSP. L’épouse de Soumaïla Cissé, Astan Traoré était également présente et bien d’autres citoyens épris de paix, de justice et de démocratie.

Dans ses mots de bienvenue, Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé a salué tout le monde. Avant d’ajouter qu’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’a pas gagné  l’élection présidentielle de 2018. Selon lui, le combat n’est pas fini car la victoire du peuple a été volée. « La lutte doit continuer pour restituer au peuple sa victoire. Quant on peut transformer d’Ankara à Bamako les résultats, quant on peut transformer de Gao à Bamako les résultats, cela veut dire que le vote ne sert plus à rien dans ce pays. C’est pourquoi, nous devons nous mobiliser pour faire respecter le vote du peuple malien. C’est le combat de chaque malien et de chaque malienne, c’est le combat de tous », a-t-il dit. A l’en croire, le mécanisme électoral au Mali a été perverti à la faveur de l’élection présidentielle 2018.

« Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), Soumeylou Boubèye Maïga, Mohamed Ag Erlaf ont porté cette perversion à son paroxysme, c’est la raison pour laquelle, tous les patriotes de ce pays ont le devoir de se dresser pour défendre le vote du peuple souverain. C’est la signification du front pour la sauvegarde de la démocratie. C’est la raison pour laquelle, Association populaire, syndicats, partis politiques, leaders d’opinion, personnalités, activistes se sont donnés la main pour créer ce jour 06 octobre 2018, le front pour la sauvegarde de la démocratie », a déclaré Tiébilé Dramé.

Selon lui, une trentaine de partis politiques sont déjà membres de ce front. A ses dires, le front est une organisation de lutte qui est née avec des dents et des griffes. Pour Tiébilé Dramé, depuis le 4 septembre 2018, il n’y a pas de régime légitime au Mali. Il sera suivi de l’ancien directeur du Centre international de conférence de Bamako, Paul Ismaël Boro qui a lu la déclaration du front pour la sauvegarde de la démocratie.

«Nous, partis politiques, mouvements politiques, syndicats, associations, leaders d’opinion, personnalités de toutes obédiences, citoyens attachés au respect des libertés démocratiques fondamentales, organisations faîtières des Maliens de l’Extérieur réunis autour des idéaux de Démocratie et de respect des libertés publiques et signataires de la présente déclaration. Conscients des lourds sacrifices ayant conduit à la Révolution de mars 1991pour l’instauration des principes et libertés démocratiques, du multipartisme et la décentralisation ; Conscients que la crise multidimensionnelle que le Mali connait, a mis en péril l’unité nationale et l’intégrité territoriale, fragilisé nos institutions, et plongé les populations des régions de Nord et du Centre dans l’insécurité et la précarité ; Alarmés par les fraudes et les nombreuses irrégularités, les bourrages d’urnes et la falsification des résultats, notamment la négation et le non-respect du vote des Maliens, constatés lors de l’élection présidentielle ; Décidons de constituer une large coalition dénommée Front pour la Sauvegarde de la démocratie (FSD) », a souligné Paul I Boro.

Avant d’ajouter que le Front pour la sauvegarde de la démocratie se fixe comme objectif stratégique de rassembler les forces vives des partis et mouvements politiques, des syndicats et organisations populaires et celles de la diaspora, des personnalités et leaders d’opinion ainsi que des activistes pour sauvegarder la démocratie contre les dérives du régime en place.

L’Opposition menace d’appeler à la désobéissance civile

Dans cette déclaration, les membres du FSD ont déploré le fait que le régime actuel n’a pu rétablir la paix, la sécurité, l’autorité de l’Etat, l’intégrité territoriale du pays et l’unité nationale. Les membres du front se disent préoccupés par les risques sur les libertés publiques et les atteintes aux droits humains fondamentaux, en particulier les enlèvements, arrestations, détentions extrajudiciaires, tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants survenus tout au long du processus électoral. En outre, ils ont exprimé leur indignation par rapport à la corruption à ciel ouvert et à la dilapidation des deniers publics.

Les membres du FDS ont également dénoncé le chômage des jeunes et des inégalités de l’accès à l’emploi. Ils ont condamné la violence terroriste, les conflits intercommunautaires qui engendrent quotidiennement des victimes civiles et militaires, des otages. Préoccupés par la non prise en compte des revendications légitimes des catégories socioprofessionnelles et le non-respect des engagements pris par le gouvernement, source de mécontentement populaire, les membres du FDS ont affirmé leur détermination à défendre les libertés constitutionnelles et la démocratie malienne conquise au prix du sang.

Le représentant de l’Association Kaoural, Oumar Abdou Touré dit Ladji a fait savoir que dans six mois, IBK va laisser le pouvoir. La directrice adjointe de campagne de Soumaïla Cissé, Mme Diakité Kadidia Fofana et Badra Dembélé de Badeyaton ont souhaité la vérité des urnes. Le candidat Mohamed Ali Bathily a signalé qu’ils vont appeler à la désobéissance civile conformément à l’article 121 de la constitution du 25 février 1992. « Nous n’avons pas peur d’IBK, l’armée n’appartient pas à IBK », a-t-il dit.

« Au moment où nous entamons une nouvelle phase de notre lutte commune pour la consolidation de la Démocratie dans notre pays, je voudrais exprimer ici ma très grande reconnaissance, mes chaleureuses félicitations et mes sincères remerciements à tout le directoire de campagne qui nous a amené à la victoire, à notre victoire, à votre victoire. Je tiens à dire Merci et Bravo à mon ami Tiébilé Dramé pour son leadership, sa clairvoyance et sa loyauté », a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé.

Avant d’ajouter que bientôt 2 mois la démocratie malienne est piratée et manipulée par un régime dont la légitimité est plus que jamais contestée tant au pays qu’à l’extérieur. « Bientôt 2 mois que notre République est menottée et emprisonnée par un pouvoir dont les pratiques autocratiques relèvent du non-droit le plus terrifiant. Bientôt 2 mois que notre Nation se couvre d’un ridicule institutionnel international que le président sorti de la machine à frauder entretient, avec une désinvolture coupable, par son absence de vision et sa propension à privilégier, avec outrance et dans le luxe, son destin personnel et familial », a-t-il dit.

A l’en croire, bientôt 2 mois, la Patrie est sacrifiée et oppressée par des violations des droits de l’homme. «La déclaration qui vient d’être lu est donc un appel à la liberté, à notre liberté. C’est un ouvrage de combat ! De combat collectif ! Un combat de résistance contre l’ignominie, l’indignité, l’insécurité, la précarité, la duplicité et la trahison. C’est notre combat pour notre vie, pour notre avenir, l’avenir de tous les Maliens, de l’intérieur aussi bien que de la diaspora. Notre combat, nous le menons pour honorer nos aînés qui ont bâti notre pays et nous l’ont transmis pour le fortifier et le grandir », a-t-il martelé. Enfin, Soumaïla Cissé dira qu’il faut agir maintenant car l’avenir du Mali est menacé.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain