L’insécurité ne cesse de grandir le long de la bande sahélienne, particulièrement au niveau des frontières que notre pays partage avec certains de ses voisins. Pour faire face à la recrudescence de cette menace caractérisée par la multiplication des attaques terroristes avec leurs corollaires de victimes civiles et militaires, la conjugaison des efforts à travers la coopération multilatérale ne semble plus être une option pour nos forces de défense et de sécurité. C’est dans ce cadre qu’une importante délégation des forces armées du Burkina Faso, conduite par le colonel-major Silas Keita, non moins directeur de la coopération militaire et de la défense de son pays, séjourne dans notre pays.


Ainsi, la délégation burkinabé a participé hier dans les locaux du ministère de la Défense et des Anciens combattants, à une session d’échanges et de partage de renseignements avec la hiérarchie militaire malienne.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre de deux jours était présidée par le chef d’état-major général des Armées, le général de division Abdoulaye Coulibaly, en présence de plusieurs responsables militaires des deux pays.
Le général Abdoulaye Coulibaly a confié à la presse que «les frères d’armes» du Burkina Faso sont arrivés pour une rencontre dans le cadre de la coopération militaire qui unit les deux pays. Il a rappelé que cette rencontre fait suite au récent déplacement du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de division Ibrahima Dahirou Dembélé au Burkina Faso. Suite à la rencontre avec son homologue burkinabé, Moumina Chériff Sy, il a été décidé de réchauffer la relation militaire entre nos deux pays dans le cadre bilatéral. Une relation, selon le général Coulibaly, qui était au haut niveau et qui a subi un moment de relâchement.

«Donc il s’agit aujourd’hui de revenir et de remettre sur la table tout ce qui peut être utile aux deux armées dans le cadre de la sécurisation des personnes et de leurs biens au niveau des deux pays. Surtout nous avons une frontière commune où l’insécurité est de mise, où les groupes armés terroristes font le va-et-vient», a-t-il fait remarquer. Aujourd’hui, précisera le CEMGA, sur instruction des chefs suprêmes des Armées du Mali et du Burkina, les ministres de la Défense ont demandé aux deux états-majors de se rencontrer, pour voir dans quelle mesure ils peuvent mieux sécuriser cette frontière qui est devenue plus ou moins une passoire pour les groupes terroristes.
Selon le général Coulibaly, le Burkina et le Mali vivent aujourd’hui les mêmes problèmes, les mêmes défis sécuritaires. «Nos populations, des deux côtés des frontières, ont besoin de la même sérénité, de la même paix que nous devons leur apporter pour qu’elles puissent vaquer librement à leurs occupations, à leurs activités socio-économiques», a conclu le général Abdoulaye Coulibaly. Pour sa part, le chef de la délégation burkinabé, a remercié les autorités maliennes pour leur hospitalité légendaire.
Le colonel-major Silas Keita a indiqué que lui et sa délégation espèrent que les deux jours de travaux vont permettre aux deux états-majors de dégager des stratégies efficaces dans la lutte contre les groupes terroristes qui sévissent le long de nos frontières.

Aboubacar TRAORÉ

Source: L’Essor-Mali