Le gouvernement est à pied d’œuvre pour inciter notre diaspora vers les investissements productifs capables de créer des revenus supplémentaires et des emplois durables comme mentionné dans la Politique nationale de migration du Mali (Ponam). Adoptée en septembre 2014, son Plan d’actions a été actualisé en octobre 2020 à Ségou. Ces textes traduisent la volonté politique affichée des autorités de faire des Maliens de l’extérieur un pilier central du développement de notre pays.

 

Pour combler ce vide, l’Union européenne, à travers le Fonds fiduciaire d’urgence et le ministère allemand de la Coopération économique et du développement, l’Action de coopération Sud-Sud en matière de migration, a financé la conception et réalisation du «Guide sur les filières porteuses au Mali pour l’investissement productif de la diaspora». Mise en œuvre par la GIZ et Expertise France au Maroc, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, ce manuel a été remis mardi au ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyene par l’ambassadeur de la délégation de l’Union européenne au Mali (UE), Bart Ouvry.
En effet, les relations des Maliens de l’extérieur avec la patrie se matérialisent par des transferts de fonds et de compétences.

En 2017, la diaspora malienne a transféré 538 milliards de Fcfa, selon la Banque mondiale. Seulement 5% de ces transferts sont orientés vers les investissements productifs. L’essentiel des revenus issus de la migration sont investis dans le social. Ce guide, qui vient d’être remis officiellement aux autorités, présente les opportunités d’investissement au Mali sur les secteurs économiques priorisés par l’Etat et les collectivités, notamment les secteurs agro-industriel, l’énergie et les mines, le BTP et les transports.

En la matière, le guide intègre pour chaque filière une analyse des forces et faiblesses de chaque produit/sous-secteur, les opportunités et les menaces, et les structures d’accompagnement des futurs investisseurs, précise le directeur général adjoint d’Expertise France. Pour Hervé Konan, il apparaît alors comme un outil d’aide à la décision pour les Maliens de la diaspora concernant le choix des secteurs porteurs pour ceux qui veulent investir au pays. Pour ce faire, «le programme Coopération Sud-Sud étudie actuellement la conception et la mise en place d’un mécanisme adapté d’accompagnement technique et financier des investisseurs», a-t-il souligné. Ses conclusions, a annoncé Hervé Konan, seront présentées le mois prochain, avant de faire l’objet de débats lors du Forum maroco-malien pour l’investissement productif et la mobilisation des compétences, prévu en juin prochain à Bamako.

Pour sa part, l’ambassadeur de l’UE au Mali a indiqué que ce manuel apporte une réelle plus-value. Il répond, a ajouté Bart Ouvry, aux besoins et objectifs des autorités, aux attentes de la diaspora d’être aiguillée sur les secteurs porteurs au Mali. Il convient maintenant, selon lui, de maximiser l’utilisation de ce document auprès des parties prenantes.
Abondant dans le même sens, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des investissements a rappelé que le Mali est l’un des champions africains dans la production de coton et deuxième producteur de bétail et de céréales en Afrique de l’Ouest. Ces potentialités méritent d’être connues des Maliens de la diaspora, a dit Harouna Niang.

Son collègue en charge des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine soulignera que ce Guide permettra d’orienter les investisseurs potentiels de la diaspora vers les secteurs porteurs.
Car les transferts de fonds importants de la diaspora doivent aller bien au-delà du social par la création de revenus complémentaires et d’emplois durables, constituant une alternative à la migration irrégulière, a insisté Alhamdou Ag Ilyene.

Amadou GUÉGUÉRÉ

Source : L’ESSOR