Elles sont tombées la semaine dernière. Il s’agit des sanctions ciblées de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Elles frappent 149 personnalités de la transition. Celles-ci sont interdites de voyage et leurs comptes sont gelés. Mais les sanctions ne concernent pas le président de la transition, le colonel Assimi Goïta et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Le Mali survivra de ce complot international dont l’objectif est de mettre notre pays sous coupe réglée pour piller ses richesses naturelles avec la complicité d’une poignée de traitres maliens, près à vendre leur âme au diable pour préserver leurs intérêts personnels et égoïstes.

Il est indéniable aujourd’hui que la survie du Mali ne tient que par un filcelui du sursaut national. Malheureusement, la réalisation de ce vœu semble être renvoyée aux calendes grecques. La raison ? Les Maliens ne semblent pas être disposés à s’unir pour être débout sur les remparts afin de bouter hors de leurs frontières les ennemis. Pire, ils se sont engagés dans un combat à mort, oubliant que seule l’union sacrée autour du Mali doit être la règle d’or pour donner la riposte aux ennemis intérieurs et extérieurs.

Malheureusement, cette bataille sans merci entre les fils d’un même peuple a creusé un grand fossé dans lequel l’ennemi s’est engouffré pour imposer sa loi sur notre pays. C’est ce que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a bien compris depuis 2012. Elle vient d’imposer des sanctions aux autorités de la transition afin de les plier à renoncer à leur volonté de ne pas aller au- delà des dix (10) mois de la transition. Elles frappent 149 personnalités dont le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, le président du Conseil national de transition (CNT), le Colonel Malick Diaw ainsi que les ministres et les membres du CNT. Elles sont interdites de voyager et le gel de leurs comptes. Les sanctions ne concernent pas le colonel Assimi Goïta, président de transition et Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Prises pour contraindre les autorités de la transition qui veulent nettoyer les écuries d’Augias avant de passer le flambeau à un président élu dans des conditions propres et saines, les sanctions de la CEDEAO participent à ce complot international contre notre pays, depuis 2012. Au lieu d’enfoncer notre pays, elles produiront les effets contraires pour plusieurs raisons. D’abord, la grande majorité de nos compatriotes ont compris que la survie du Mali dépend d’un sursaut national pour déjouer tous les coups bas des ennemis qui ne jurent que par la division de notre pays en de micro-États pour satisfaire leurs intérêts économiques de l’Occident. Ensuite, les autres ont compris qu’ils partent à leur perte s’ils ne prennent pas très vite le train de la transition en marche qui est en train de poser les jalons d’un Mali rêvé de tous depuis l’échec de l’assainissement (kokadjè), slogan de 1991 et la confiscation de la victoire du peuple malien, le 26 mars 1991, par des voleurs des biens publics déguisés en démocrates sincères et patriotes convaincus.

Si les dirigeants de la CEDEAO pensent que les sanctions ciblées contre les autorités de la transition vont amener  le peuple malien à se soulever contre ses dirigeants et accepter leur volonté à soumettre notre pays à la merci de l’impérialisme rampant pour exploiter les ressources naturelles de notre sous-sol, ils doivent revoir leur copie qui consiste à isoler le Mali afin que les dirigeants de la transition acceptent l’inacceptable, à savoir la domination néocoloniale. Elles donneront l’occasion aux Maliens de réaliser le sursaut national, sans lequel aucun peuple ne peut tenir tête à l’ennemi, toujours décidé à marcher dans le sang des patriotes pour arriver à ses fins. Elles permettront aussi au peuple malien d’organiser la résistance à l’image du peuple cubain qui est sous embargo américain, depuis 1962.

Le pays de Fidel Castro, malgré cet isolement économique, n’a jamais baissé les bras. Il a vite compris que la survie de Cuba est en jeu. Et les Cubains, dans un élan de solidarité, ont organisé la résistance et se sont mis au travail sous l’œil vigilant de Fidel Castro. Ils ont accepté tous les sacrifices avec Castro pour que leur pays ne tombe pas dans les mains des ennemis dont l’objectif était de poursuivre la même de mainmise sur les richesses nationales avant l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir, en 1958. Ce sursaut national a permis à Cuba de réaliser des succès dans les domaines de la santé, de l’éducation. Et c’est grâce à cette résistance contre les USA que Cuba est respecté sur la scène internationale.

Et si le peuple malien est décidé à se faire respecter dans le monde, il est de son devoir de s’organiser et renoncer à la facilité pour sauver la patrie menacée par des sangsues internationales. Ces sanctions ne doivent aucunement nous divertir, car rien ne peut résister à un peuple déterminé à s’affirmer. Cela ne va pas sans sacrifice sur tous les plans. Et en gardant en tête, cette célèbre déclaration du président Thomas Sankara: ‘‘Seule la lutte libère’’.

Yoro SOW

Source: Inter De Bamako